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Boycottons la « Marche de la dignité », soyons vraiment contre le Racisme

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Beaucoup d’antiracistes ont vu venir le piège. Une marche organisée par le PIR, le réseau des Indigènes de la République, pour instrumentaliser la cause antiraciste et la mettre au service de ses obsessions (ils viennent encore de réclamer des armes pour les intégristes du Hamas !). Un vrai cadeau pour la propagande d’extrême droite… Qui fera monter le racisme.

Refusons d’être instrumentalisés.

Ne marchons pas pour l’intégrisme.

Refusons d’opposer un racisme à un autre.

Soyons contre tous les racismes et tous les intégrismes.

Boycottons la « Marche de la dignité ».

Prochoix, le 31 octobre 2015

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D’autres réseaux, libertaires, anarchistes, antifascistes se mobilisent pour alerter… 

Lettre ouverte à ceux qui pensent que participer à la Marche-de-la-dignité-contre-le-racisme-avec-le-soutien-d’Angela-Davis n’est pas un problème

samedi 17 octobre 2015

Vous avez peut être prévu d’aller marcher avec dignité contre le racisme le 31 octobre prochain en répondant à l’appel porté par Amal Bentoussi. Vous n’avez peut être pas prêté particulièrement attention au fait que cette initiative a été lancée par le Parti des Indigènes de la République ou vous avez renoncé à prendre en compte ce que cela signifie. L’appel lui-même se donne d’ailleurs l’air assez normal et évite les formules choc dont le P.I.R. s’est pourtant fait une spécialité. On pourra tout de même y relever l’énumération significative des « Noirs, Arabes, Rroms et Blancs des quartiers » (fausses évidences et vraies assignations identitaires, dont la dernière est une nouvelle née des sept familles de la racialisation) et tant pis pour les prolétaires, « des quartiers » ou pas, qui ne rentrent pas dans ces catégories, les débordent ou tout simplement les refusent. L’appel du meeting de préparation à Saint Denis nous replace clairement sur les terres du P.I.R., qui ne laissent comme terrible horizon que la religion et la race, puisqu’on y dénonce les « discriminations systémiques », avec la mise en avant de 3 catégories prioritairement discriminées : les « musulmans », les « Noirs », les « Rroms ».

 

On ne marchera donc pas ce jour là pour la « dignité » de tout un chacun.

De l’habituel racisme au singulier contre lequel on propose de marcher dans le titre, on passe, à la fin du texte d’appel, aux racismes au pluriel, déclinés ainsi : « l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie galopantes », il ne manque que l’évocation du « philosémitisme d’état » pour retrouver à l’identique les déclarations plus que contestables de la porte parole du P.I.R., à Oslo par exemple. D’ailleurs, dans la présentation des signatures de l’appel on sépare et on hiérarchise les « femmes racisées », puis les stars et « personnalités », puis les « associations de racisées », enfin les « soutiens » qui sont les personnalités et groupes non racisés ou qui ne sont pas cités à ce titre.

On marchera donc ce jour-là pour la promotion d’un anti-racisme repeint aux couleurs de la race.

Effectivement, cette marche n’est pas une promenade de santé, c’est

une étape dans l’avancée d’un projet politique en cours.

  • Il s’agit pour les initiateurs de se poser en médiateurs universelsdétenant le monopole des réalités des banlieues et des quartiers populaires, mais aussi de la question des migrants, pour polariser la conflictualité qui peut y prendre place à travers un filtre racial et judiciariste.
  • Il s’agit aussi d’une tentative de récupérationà la portée bien plus large que celle que SOS Racisme a opéré dans les années 80, et s’en inspirant sans doute : on s’approprie ici ouvertement la marche de 83bien sûr, mais aussi les émeutes de 2005, et au-delà, l’ensemble de l’héritage des luttes immigrées, que ce soit sur les questions des papiers, du travail, du logement, ou sur d’autres terrains, qui court sur plusieurs décennies.
  • Il s’agit donc de la construction d’enjeux politique autour de la question raciale avec l’approbation de la présence de personnalités plus qu’infréquentables, officiellement signataires de l’appel : par exemple Tariq Ramadan, ambassadeur des frères musulmans (dont le Hamas est une des branches), Médine, connu pour ses quenelles de soutien à Dieudonné et sa proximité avec le commercial raté antisémite du suprémacisme noir Kémi Séba, Ismahane Chouderde Participation et Spiritualité Musulmanes, groupe qui a appelé à la « Manif pour tous » et qui a partie liée avec l’assassinat de militants d’extrême gauche au Maroc dans les années 90, et bien sûr Saïd Bouamama, collaborateur régulier du pro-négationniste Michel Collon, et Houria Bouteldja, porte parole du P.I.R., coutumière des plateaux télé, de l’éloge de la famille, de l’ordre et de l’obéissance aux structures communautaires et à la religion, ainsi que des invectives antisémites, contre le métissage, homophobes et sexistes.

On ne marchera donc pas ce jour là seulement avec la dignité, mais aussi avec ses nouveaux amis. Dieudonnistes, panislamistes, protofascistes religieux : la dignité a de bien mauvaises fréquentations en ce moment, sans même parler de ceux qu’elle ne présente pas le premier soir.

Nous sommes de plus en plus nombreux aujourd’hui d’horizons relativement variés, révolutionnaires, anarchistes, communistes anti-autoritaires, militants, entre autres, des luttes de l’immigration, épris sans doute davantage d’émancipation que de dignité et de justice, à s’opposer à la récupération en cours et à refuser la proposition politique portée par cette initiative.

Le 31 octobre, même du pied gauche, ne marchons pas dans cette combine !

Source : Anonyme

Manifester Pour La Palestine Avec Le Hamas Et La Rabia

Ce 17 octobre 2015, une manifestation était organisée à Paris, place de la République. Le titre était : « L’intifada continue, soutien à la résistance palestinienne ».

La manifestation était organisée par Génération Palestine Paris, le Collectif Al Qods, ainsi que le Palestinian Youth Mouvement. D’autres associations avaient appelé à manifester comme le Parti des Indigènes de la République ou le Collectif Cheikh Yassine.

Si certains manifestants étaient venus manifester leur sympathie et leur solidarité pour la Palestine, d’autres avaient un discours beaucoup plus offensif.

On a pu y voir, pêle-mêle, des affiches, banderoles ou autres autocollant appelant au « Boycott d’Israël », des illustrations présentant Israël comme un « pays nazi », mais aussi des portraits de l’ancien président Frère Musulman égyptien Mohamed Morsi et de nombreux drapeaux de la Rabia, symbole des Frères Musulmans.
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Côté discours à la tribune, on a pu entendre des appels à « boycotter Israël », à « continuer la résistance de n’importe quelle manière », puis des incitations plus directes à « continuer les attaques au couteau » (comme déjà énoncé dans le communiqué de l’évènement sur Facebook). Israël y est décrit comme « un pays sioniste et nazi ». La possibilité de deux états vivant en paix est écartée par un intervenant qui réclame la victoire totale palestinienne.

Plusieurs manifestants portaient le signe de ralliement des Frères musulmans, la Rabia (aussi orthographié Rabaa). Ce symbole est apparu après la violente répression contre les Frères musulmans place Rabi’a al Adawiyya, le 14 Août 2013.

Le Collectif Cheikh Yassine (CCY) a également donné de la voix. Avec un camion, des enceintes, des portraits géants du cheikh Yassine, fondateur du Hamas, les moyens étaient mis en œuvre. Leur chef, Abdelkrim Sefrioui, est présent et n’hésite pas à téléphoner en live avec un haut parleur à un « résistant palestinien », qu’il décrit comme un membre éminent du Hamas, pour que celui-ci donne l’instruction au public de continuer à manifester pour la Palestine et à s’opposer aux dirigeants français « sous la mainmise sioniste ». Tout comme le seraient l’ « Europe » ou l’ « ONU ». Le Collectif Cheikh Yassine n’a pas hésité à relativiser la Shoah en ironisant sur le camp d’extermination d’Auschwitz, et en désignant les « sionistes » comme les véritables nazis.

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La théorie de la destruction de la mosquée Al-Aqsa par les israéliens est également développée, par le biais de la construction de « souterrains pour provoquer sa destruction dans un but Talmudique ».

S’en est suivi une prière de rue, la récitation de la chahada par le CCY et la foule, quelques « Allah u Akbar », et un appel aux manifestants de devenir des « moujahidines » sous les applaudissements. Sefrioui entonne alors « Sionistes Fascistes, Hamas résistance, Djihad résistance » avec la foule, ainsi que des appels à « armer le Hamas ».

Carla Parisi

 http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/9220