Civitas ne se financera plus avec nos impôts !

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Communiqué

Aucun complot derrière cette victoire, seulement le résultat d’une pétition qui alertait les services fiscaux et qui aboutit au respect des règles fiscales dont s’affranchissait en toute connaissance de cause Civitas. Il ne s’agit nullement d’une victoire de la “République maçonnique“, mais de la République tout court, et des citoyens.

En effet, les intégristes de Civitas incitaient au financement de leurs méfaits en sollicitant des dons de particuliers et de sociétés, dons qui faisaient bénéficier les donateurs de déduction fiscale. Cette possibilité étant réservée aux associations d’intérêt général, ou d’utilité publique, nous avions lancé une pétition pour que l’administration fiscale fasse cesser cette forfaiture, Civitas ayant pour seul objet la lutte, parfois violente (1), contre la République.

L’UFAL se réjouit de cette décision et salue le travail de l’administration fiscale.

Ces chercheurs fort peu laïques qui soutiennent Jean-Louis Bianco

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L’Observatoire de la laïcité est contesté pour son approche orientée de la laïcité et sa collaboration avec des réseaux intégristes organisant la chasse aux militants laïques.

Une pétition rassemblant près de 5000 laïques demandait déjà son départ. Quatre membres éminents de l’Observatoire de la laïcité ont claqué la porte. Le Premier ministre lui-même s’est inquiété des lignes franchies par son président et son rapporteur.

Se sentant sur la sellette, Jean-Louis Bianco a cherché a mobiliser ses soutiens… Ils sont définitivement compromettants.

Après avoir tenté d’obtenir le retrait de la pétition le critiquant sur Change.org, donné une interview au Monde où il s’est dit victime d’une cabale « laïciste intégriste », après un passage au Grand Journal troublant d’incompétence où il a dit ne pas comprendre la polémique sur le mot « islamophobie », il est allé mobiliser ses partisans sur le site islamiste SaphirNews.

De fait, ses premiers soutiens venaient des cercles islamistes (dont la proximité avec l’Observatoire est démontrée). Marwan Muhammed, figure de proue du CCIF (Collectif contre l’islamophobie), sans doute l’une des organisations les plus ouvertement agressives envers la laïcité et ses défenseurs, a même écrit une tribune dans Libération pour soutenir Jean-Louis Bianco.

A l’origine de cet  appel désespéré

Pour compenser la radicalité de ces soutiens, le président de l’Observatoire est allé chercher l’appui d’universitaires plus présentables. Il a sollicité deux de ses proches pour monter un appel : Jean Baubérot et Raphaël Liogier.

Ce n’est pas un hasard s’il s’agit de deux chercheurs voulant importer une laïcité à l’anglo-saxonne, plus « ouverte » aux accommodements déraisonnables face aux revendication religieuses et sectaires.

En toute hâte, ils ont convoqué leurs contacts en demandant à ce que l’on résiste à la « normalisation » de l’Observatoire par les « capitulards gouvernementaux ».

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Jean-Baubérot est le seul membre de la Commission Stasi à ne pas avoir voulu soutenir l’idée d’une loi réglementant les signes ostensibles à l’école publique. Il milite depuis des années au sein des cercles américains qualifiant la laïcité française d’atteinte à la liberté religieuse en raison de sa loi de mars 2004 et de sa législation anti-sectes. Il intervient notamment au CICNS, un mouvement qui milite pour la reconnaissance des sectes comme « nouvelles spiritualités ». Sans le moindre état d’âme, il intervient dans l’association néo-soralienne : Fils de France.

Jean Baubérot réclame ouvertement, dans plusieurs de ses ouvrages, une inflexion de la laïcité à la canadienne, pourtant en crise à cause « d’accommodements raisonnables » avec la loi commune ayant favorisé des dérogations voire des privilèges à la demande d’organisations religieuses intégristes. Jean Baubérot intervient aussi volontiers dans les cercles Frères musulmans de l’UOIF. Il n’hésite pas, lorsqu’un chercheur le dérange, à demander qu’il soit exclu de son laboratoire.

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Voir aussi : La concorde fait rage. Sur le « nouveau pacte laïque » par Jeanne Favret-Saada

Raphaël Liogier est encore plus radical. Il décrit Alain Vivien (auteur du rapport de vigilance envers les sectes) comme un « grand inquisiteur » et reproche aux féministes un « racisme esthétique » envers le voile. Il est l’un des chercheurs les plus invités dans les cercles pro-sectes ou Frères musulmans comme le Rassemblement annuel du Bourget de l’UOIF.

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Le texte consensuel qu’ils ont rédigé pour soutenir Jean-Louis Bianco masque l’orientation de leur démarche. Il a pu séduire des chercheurs n’ayant pas mesuré l’enjeu de cette polémique. Mais à quelques exceptions près, la liste des 150 chercheurs parle d’elle-même. Elle comporte presque tous les chercheurs les plus contestables du point de vue laïque.

La plupart sont des spécialistes des religions et non des spécialistes de la laïcité. Plusieurs sont partisans d’une la laïcité « ouverte » à la renégociation et au dialogue avec les intégristes (islamistes ou évangéliques).

Au vu de la plupart de ces soutiens et de l’orientation sectaire que prend l’Observatoire de la laïcité, le doute n’est plus permis. Il doit changer de président et de rapporteur ou être dissous.

Des chercheurs très orientés

Parmi les signataires soutenant Jean-Louis Bianco, on trouve…

Kader ABDERRAHIM, maître de conférences, IEP Paris, chercheur IRIS

En 2006, dans l’une de ses notes à l’IRIS, il ironise sur l’inquiétude des Occidentaux concernant la victoire du Hamas à Gaza a et prédit, au contraire, qu’elle aura un effet bénéfique:

« En Occident, évidemment, le ton était, au mieux à l’inquiétude après les résultats, au pire à la menace. L’Union Européenne demandait des garanties et les Etats-Unis indiquaient qu’ils ne verseraient plus d’aide à l’Autorité palestinienne. En oubliant au passage de rappeler que le projet de démocratisation du Grand Moyen-Orient est né dans le bureau ovale occupé par George Bush. On ne peut pas appeler à une démocratisation du monde arabe et être surpris qu’il s’exprime selon ses critères, pour ensuite contester le choix populaire. Ce qui est frappant, c’est la symétrie des concepts et du vocabulaire employé pour parler du Hamas : souvent qualifié de terroriste, comme le fut l’OLP avant d’être accepté comme partenaire, et ses dirigeants sont souvent diabolisés, comme le fut Yasser Arafat tout au long de sa vie. Il est probable que le Hamas, au contact de la gestion quotidienne se révèle pragmatique et réaliste, et que son évolution l’amènera inévitablement à engager des négociations avec Israël. » *

 

Esther BENBASSA, directeur d’études à l’EPHE (Sorbonne), titulaire de la Chaire « histoire du judaïsme moderne », Sénatrice du Val de Marne

Au moment de la loi de mars 2004, à un colloque aux côtés de Tariq Ramadan, elle reprochait à la France de se comporter avec les Musulmans comme elle s’est comportée sous Vichy avec les Juifs.

 

Pascal BONIFACE, géopolitologue, université Paris-8

Le directeur de l’IRIS, auteur d’un note polémique invitant le Parti Socialiste à préférer l’électorat musulman à l’électorat juif, condamné pour « contre façon » pour avoir plagié un livre de collaborateurs, il est aussi et surtout l’un des chercheurs les plus proches du Hezbollah, du Hamas et des Frères musulmans. Il a  écrit un livre avec le rappeur Médine qui chante « crucifions les laïques ».

Et un autre pour traiter de « faussaires » toute personne ayant contesté sa complaisance envers les islamistes, notamment envers Tariq Ramadan. Son imposture complète a été dévoilée dans un livre.

 

François BURGAT, directeur de recherche au CNRS, IREMAM

Sous couvert de recherche, ses livres militent depuis des années en faveur des Frères musulmans. Pendant les années noires en Algérie, il a pris le parti du FIS (Front islamique du salut). C’est un des intervenants du Rassemblement annuel de l’UOIF.

 

Christine DELPHY, directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste des féminismes

Après avoir été une grande figure féministe, Christine Delphy a été critiquée par la revue ProChoix pour avoir un publié dans la Revue NQF un texte très douteux d’Andrea Dworkin sur les Juifs. Au moment de la loi de mars 2004, elle s’est rapprochée des cercles islamistes, avec qui elle fait désormais des conférences. Elle fait partie des compagnons de route des Indigènes de la République.

 

Eric FASSIN, professeur de sociologie, université Paris-8

Partisan d’une approche antiraciste à l’anglo-saxonne, Eric Fassin a démissioné de la revue Prochoix en raison de son soutien à la loi laïque de mars 2004. Au moment de l’affaire des caricatures, il considérait la démarche de Charlie Hebdo comme raciste et il a expliqué récemment que les agressions sexuelles à Cologne étaient avant tout une lutte de « pouvoir » (ARTE, 2016).

 

Franck FREGOSI, directeur de recherche CNRS, professeur à Sciences-Po Aix, directeur du Master Religions et Société, responsable du certificat Pluralité religieuse, droit, laïcité et société, membre de la commission départementale laïcité et liberté religieuse des Bouches du Rhône.

Il est membre de l’Observatoire du Religieux militant en faveur d’une laïcité plus « ouverte » aux religions et aux mouvements sectaires.

 

Vincent GEISSER, CR à l’Institut de recherches sur le monde arabe et musulman, président du Centre d’information et d’études sur les migrations internationales, directeur de la revue Migrations Société

C’est sans doute l’un des hommes les moins bien placés pour soutenir un Observatoire de la laïcité. Son livre La nouvelle islamophobie est l’un des pamphlets les plus violents écrits contre les laïques. Il amalgame volontairement le droit au blasphème ou même le droit de critiquer les islamistes avec du racisme anti-musumans. Pour lui, les plus grands « islamophobes » sont SOS Racisme, les journalistes algériens et la Mosquée de Paris. Et pour cause, comme un aveu, Vincent Geisser explique qu’il vise en réalité ceux faisant preuve «d’islamistophobie »… mais que le mot était trop long. « Spécialiste de la Tunisie », il s’est pratiquement trompé sur tout sur l’après printemps tunisien et a longtemps soutenu l’approche du parti islamiste d’Ennahdha. C’est l’un des intervenants du Rassemblement annuel de l’UOIF (Frères musulmans).

Lire notamment :  Nouvelle islamophobie ou nouvelle imposture ?

 

Nacira GUENIF, professeure de sociologie, université Paris-8

Auteure de livres exotiques sur les « beurettes » puis d’ouvrages accusant les féministes critiques envers le voile de racisme, Nacira GUENIF est la sociologue du PIR : le Parti des Indigènes de la République.

voir notamment : Les noces enchantées du « post-féminisme » et de l’archéomachisme, à propos du livre  » »Les féministes et le garçon arabe » » (Liliane Kandel)

Camille Rigault 

27 janvier 2016

 

Croatie : Extrême droite et négationnisme entrent au gouvernement

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Extrême droite et négationnisme font de l’entrisme au sein du nouveau gouvernement du 28ème membre de l’Union européenne. Les toutes dernières évolutions politiques en Croatie sont particulièrement préoccupantes. Dans ce petit pays « sans conséquences » pour reprendre l’expression d’un politologue hongrois, l’imitation dans une forme extrême des mauvais exemples hongrois et polonais, consolide un pôle de contestation radicale du modèle européen misant sur un échec politique, économique, voire moral du projet de construction européenne, dans l’espoir d’un retour d’une Europe des nationalismes fondé sur des contre-valeurs. 

Le 22 janvier, après deux mois de tergiversation (les élections législatives ont départagé dans une proportion presque égale droite et gauche), c’est finalement un gouvernement de droite qui s’est mis en place avec l’appui d’un nouveau mouvement « Most »,( « Pont » en croate) ; formation « faux-nez » de l’aile cléricale la plus extrémiste pour laquelle nombre d’électeurs de sensibilité centriste en toute sincérité ont voté sans mesurer l’ampleur de la manipulation. Le nouveau cabinet résulte d’un accord entre le mouvement citoyen MOST et le HDZ (Communauté démocratique croate) de retour au pouvoir après 4 années d’opposition. Le HDZ est le mouvement nationaliste fondé par Franjo Tudjman, « le père » de l’indépendance croate.

Ce nouveau gouvernement croate formé le 22 janvier, apparemment hétéroclite mais étroitement lié à l’église croate dans sa version radicale, fait la part belle à quelques figures venues de l’extrême droite et des courants révisionnistes.

Le cas le plus emblématique est celui du nouveau ministre de la Culture

Zlatko Hasanbegovic, jeune historien (né en 1973) est notamment connu pour son engagement passé au sein de l’organisation néo-oustachi HOP (Hrvatski oslobodilački pokret/ Mouvement de Libération Croate) fondée par le chef de l’Etat génocidaire[1] Ante Pavelic lors de ses années d’exil.

Zlatko Hasanbegovic, d’origine bosniaque, membre du Conseil exécutif de la communauté musulmane de Zagreb, est chercheur et spécialiste du XXème siècle et plus particulièrement de la problématique des mouvements musulmans dans les Balkans, question à laquelle il a consacré nombre d’ouvrages et d’études.

Le chercheur devenu ministre a développé l’ensemble de ses travaux de recherche sur «  l’hypothèse » que l’histoire de la Seconde Guerre mondiale dans les Balkans aurait été établie par les vainqueurs, soulignant la date tragique que représente pour la nation croate 1945. Il insiste sur la nécessité d’écrire de nouvelles pages de recherche notamment relatives à l’Etat dit indépendant croate (1941-45) connu des historiens sérieux pour son rôle déterminant dans le processus génocidaire en Europe du Sud-Est. Dans ses publications et entretiens, l’historien vante les mérites du projet du chef oustachi Ante Pavelic[2], en particulier dans son ambition racialiste de créer un nouveau peuple croate unissant catholiques et musulmans, ces derniers considérés comme « Fleur de la nation » par les leaders oustachis.

L’historien prône aussi une réhabilitation du tristement célèbre Mufti de Jérusalem, Al-Husseini[3], allié de Hitler et condamné à mort par le régime titiste avant d’être amnistié à l’occasion du rapprochement dans les années 1950 entre la Yougoslavie socialiste et l’Egypte de Nasser, pays dans lequel, ce chef spirituel des SS-Handjar avait trouvé refuge.

Le ministre de la culture désigné, est aussi l’un des co-fondateurs du Comité Bleiburg, village à la frontière austro-slovène où avait eu lieu, au printemps 1945, l’élimination des collaborateurs et considéré à ce titre par les nostalgiques de l’Etat oustachi comme emblématique de l’ampleur de l’épuration anti-nazie conduite par les partisans titistes. Les courants radicaux de la droite ainsi que le clergé croate considèrent aussi ce lieu comme le symbole du martyrologe des victimes du communisme.

Zlatko Hasanbegovic a publié et préfacé plusieurs ouvrages tendancieux parmi lesquels, dans sa traduction croate, l’oeuvre largement controversée du sulfureux essayiste américain Norman G. Finkelstein « L’industrie de l’holocauste ». Le chercheur croate, soulignant le poids des lobbies dans la lecture de l’histoire contemporaine, dénonce dans divers interviews « ceux qui sous couvert de s’en prendre à l’islamo-fascisme » sont de fait « les relais de l’opinion publique juive internationale » dont l’objectif serait de porter atteinte à l’ensemble des musulmans et leurs justes causes.

Fidèle à la particularité de l’extrême droite croate idéologisée par le chef oustachi Ante Pavelic, Zlatko Hasanbegovic est à la fois un sympathisant de l’islamisme historique bosniaque et proche de l’Eglise croate dans son aile la plus radicale. A ce titre, il est l’une des personnalités à l’initiative du référendum tenu en 2013 organisé par l’association «  Au nom de la famille » et inscrivant dans la constitution croate le seul mariage hétérosexuel. Dans ses déclarations les plus récentes, le nouveau ministre, au nom de la réconciliation nationale, propose d’effacer de la constitution le premier article qui fonde la République de Croatie sur les valeurs de l’antifascisme et promet aussi une vision unitaire de la culture qui s’opposera au cosmopolitisme. IL s’est exprimé dans un passé récent en faveur de la fermeture du musée Jasenovac[4], relique mémorielle du communisme selon lui, et proposera un nouveau musée de l’histoire croate.

A noter la solidarité paradoxale des extrémismes : La nomination de Zlatko Hasanbegovic a été applaudie ce week-end par des nationalistes de Serbie. [5]

En outre, dans ce climat délétère, il faut noter que le chef de la nouvelle coalition au pouvoir en Croatie, Tomislav Karamarko, s’est félicité pour sa part d’un gouvernement composé de personnes qui savent « enfin faire le signe de croix correctement (terminologie d’un autre âge utilisée à l’époque oustachie pour stigmatiser les « fraichement » convertis (orthodoxes et juifs) qui cherchaient à fuir les persécutions). Dans une surenchère religieuse, la ministre des affaires sociales a proposé avec succès que chaque ministre fasse serment devant la croix. Le nouveau ministre croate des anciens combattants, promet quant à lui la mise en place d’un registre des traîtres à la patrie reprenant une nouvelle fois à son compte la terminologie des années 1941-45.

Après plusieurs mois de flottement politique, les premiers jours de ce gouvernement s’inscrivent dans une surenchère ultra dont on ne sait où elle s’arrêtera. La société civile s’organise avec ses maigres moyens dans un pays de transition. L’opposition politique est encore sonnée par sa défaite et règle ses comptes même s’il ne faut pas sous-estimer ses capacités de mobilisation inscrite dans l’histoire de la gauche yougoslave (plus de 100.000 résistants croates anti-fascistes pendant la seconde guerre mondiale, soit le chiffre le plus élevé proportionnellement dans l’Europe occupé).

La réaction dans l’Union européenne qui reste pour le moment silencieuse sera déterminante face à cette situation inédite en son sein ; un ministre négationniste dans un gouvernement d’un Etat membre.

François Bacharach et Claude Jardin.

[1] Les Oustachis de 1941 à 45 ont directement organisé l’assassinat de 26 000 Juifs, 340 000 Serbes dont 197 000 civils, 26 000 Roms et Sinti et 50 000 opposants Croates (sources : V. Zerjavic, Gubici stanovnistva Jugoslavije u drugom svjetskom ratu Jugoslavensko viktimolosko drustvo (1989) et B. Kocovic, Žrtve drugog svetskog rata u Jugoslaviji, Veritas Foundation Press, Londres, 1985, Musée mémorial de l’Holocauste à Washington).

[2] Dirigeant de l’État indépendant de Croatie créé le 10 avril 1941et inféodé de fait à l’Allemagne et à l’Italie. Exilé d’abord en Argentine après avoir bénéficié dans sa fuite des réseaux de l’église catholique, suite à des tentatives d’élimination des services secrets yougoslaves, pour sa sécurité, Ante Pavelic s’installe définitivement dans l’Espagne franquiste et meurt en 1959.

[3] Le rôle de ce mufti collaborationniste et pro-nazi dans la mise en œuvre de la Solution finale dans sa globalité a fait l’objet de polémiques récentes. Quoi qu’il en soit, son appui à la mise en oeuvre des divisions SS dans les Balkans confirme son rôle déterminant dans le processus génocidaire qui a martyrisé l’Europe du Sud-Est.

[4] Le camp de Jasenovac a été créé entre août 1941 et février 1942 par les autorités de l’Etat indépendant de Croatie. On estime actuellement que le régime oustachi assassina plus de 110 000 personnes à Jasenovac entre 1941 et 1945. Il est considéré comme le seul camp d’extermination qui n’ait pas été créé et supervisé par l’Allemagne nazie.

[5] Par exemple, Bojan Dimitrijevic, historien serbe, promoteur de la réhabilitation de Milan Nedic, figure de la collaboration serbe et maître d’œuvre à la demande des nazis de l’assassinat des juifs de Serbie se félicite de la nomination en Croatie du nouveau ministre de la culture, lui même révisionniste et thuriféraires des réalisations de l’Etat oustachi.

« Coexister » : l’association qui influence (mal) l’Observatoire de la laïcité

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De nombreux laïques reprochent à l’Observatoire de la laïcité de Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène d’avoir presque systématiquement choisi de défendre une approche relevant de l’oecuménisme angélique (rôle que devraient tenir plutôt les leaders religieux) au lieu de défendre la laïcité contre ceux qui la déforment ou la mettent en danger.

Cette approche est liée à la philosophie même de ses animateurs mais aussi à l’influence, de plus en plus visible, de l’association « Coexister ».

Créé sous les auspices d’un journaliste de La Vie, proche de l’Eglise catholique, l’organisation part de bons sentiments : « militer pour le vivre ensemble entre les trois grandes religions monothéistes. » Elle fait, de ce point de vue, un bon travail de terrain en faveur du dialogue inter-religieux. Y compris en allant dialoguer ou faire dialoguer des jeunes ou des militants qui peuvent aller de la Manif pour tous aux militants proches des Frères musulmans…

C’est ainsi que, juste après le 13 novembre, l’Observatoire de la laïcité s’est retrouvé à partager des intiatives avec le rappeur Médine (qui veut « crucifier les laïques » dans ses chansons) ou encore le CCIF (Collectif contre l’islamophobie… qu’il voit dans toute défense de la laïcité).  Une gaffe typique de l’esprit « Coexister ».

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#noussommes-unis

Est-ce la mission de l’Observatoire de la laïcité ? C’est là où les avis divergent .  L’association Coexister dit défendre la « neutralité de  l’Etat » en matière de la laïcité, mais « neutre » jusqu’à quel point ? Jusqu’à n’avoir rien à dire quand des croyants affirment leur foi au détriment d’autres principes ? Jusqu’à collaborer avec ceux qui traitent d »islamophobes » ceux qui défendent la loi de mars 2004 ou l’Etat quand il lutte contre le terrorisme ? Jusqu’à ne pas enseigner une « morale laïque » qui puisse éventuellement contredire les dogmes religieux ou certaines croyances ?

Pas de supériorité des sciences sur les croyances à l’école ?

C’est ce qu’il faut peut-être comprendre en lisant ce tweet de Samuel Grzybowski, l’un des animateurs de Coexister. Il semble laisser penser que l’école n’a pas à enseigner la supériorité des sciences sur les croyances… Et donc, par exemple, la théorie de l’évolution comme étant supérieure (car scientifique) aux croyances créationnistes.

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Voilà qui interroge quand on sait que l’Education  nationale n’a pas toujours été maladroite sur ce point et qui chagrine quand on apprend que L’Observatoire de la laïcité a co-écrit l’ouvrage L’après Charlie en partenariat avec… « Coexister ».  Ce qui relève de l’ambition pédagogique  minimum.

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Heureusement, le ministère de l’Education nationale a aussi engagé d’autres projets, comme avec l’association « Dessinez, créez, liberté » (plus ambitieuse et plus proche de l’esprit Charlie).

En revanche, l’Observatoire de la laïcité, lui, gagnerait à s’occuper vraiment de défendre la laïcité… Au lieu de se contenter de « Coexister » avec ses adversaires.

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Pétition pour un véritable Observatoire de la laïcité

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(Pétition sur Change.Org)

M. Jean-Louis Bianco doit démissionner de la présidence de l’Observatoire national de la laïcité

Depuis sa création, l’Observatoire national de la laïcité, sous l’impulsion de son président, M. Jean-Louis Bianco, n’a cessé de privilégier les accommodements irraisonnables et le repli communautariste au détriment de la véritable République diverse et métissée que dessinent la loi de 1905 et l’application stricte des lois de 2004 sur le port des signes religieux ostentatoires à l’école et de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public.

La loi du 15 mars 2004, par exemple, contrairement à ce que prétendent les islamistes dans leur propagande, a eu des résultats positifs, protégeant nombre de jeunes filles de cette atteinte à leur émancipation et délivrant nombre de directeurs d’établissement de problématiques insolubles. Autrement dit, les conditions d’une éducation laïque et républicaine pour l’ensemble des jeunes citoyens ont été assurées. Et c’est ce que s’emploient à remettre en cause des associations liées aux Frères musulmans. Or, M. Bianco a nié ce problème dans Le Monde des Religions, le 12 mai 2014.

Quelques semaines plutôt, le 3 février 2014, dans une interview donnée à Mediapart, dont on connaît la croisade antilaïque, M. Bianco affirmait, avec tout l’aplomb et l’autorité de sa charge : « La France n’a pas de problème avec sa laïcité ».

Pire encore, le 15 novembre 2015, alors que notre Nation était sous le choc des attentats sanglants dont ses enfants ont fait l’objet de la part de barbares se réclamant de l’islam le plus fondamentaliste et le plus belliqueux, il a cosigné une tribune, « Nous sommes unis », avec une partie du gratin de l’islam politique en France, au nombre duquel Samy Debah et Yasser Louati, respectivement directeur et porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), association dont le but avoué est de faire abroger ces lois. Parmi les signataires se trouve aussi la présidente de l’association interconfessionnelle Coexister, Radia Bakkouch, qui voudrait remplacer la neutralité laïque de l’espace public par la coexistence des religions. Nabil Ennasri, Frère musulman lui aussi, factotum du Qatar en France – doit-on rappeler d’où proviennent les financements des djihadistes ? – est également signataire. Enfin, le rappeur Médine, triste auteur de la chanson « Don’t laïk », qui appelle à la crucifixion des « laïcards » et à l’application de la charia, figure parmi les premiers signataires de cette tribune. Comment la France peut-elle accepter que les responsables de l’Observatoire national de la laïcité collaborent avec les représentants les plus virulents de l’islam politique ?

Alors que 8 Français sur 10 jugent que la laïcité est en danger (sondage IFOP pour le Comité national d’action laïque, antérieur au 13 novembre 2015), M. Bianco ne trouve rien de mieux à faire que d’entretenir cette confusion que portent les thèses d’une partie de la gauche victimaire ou clientéliste associée à des islamistes notoires parfaitement antirépublicains, quand ils ne sont pas ouvertement en guerre contre le gouvernement, contre les Institutions, contre la France.

Les positions de M. Bianco, affirmées sans discontinuer depuis des années et qu’ont dénoncées à plusieurs reprises des membres mêmes de l’Observatoire (Jean Glavany, Françoise Laborde, Patrick Kessel, par exemple dans leur communiqué de presse commun du 15 janvier 2015), le disqualifient. À l’heure où notre pays subit de nouvelles menaces d’attentats et d’assassinats précisément contre l’école et les militants laïques, il n’est plus possible que la laïcité soit représentée et « défendue » en France par M. Bianco, l’un de ses contempteurs.

En conséquence, les signataires demandent qu’il soit mis fin aux fonctions de M. Bianco à la tête de l’Observatoire national de la laïcité, ainsi qu’à celles de son délégué général M. Cadène, pour qu’ils soient remplacés par des personnalités dont la préoccupation réelle sera bien l’affirmation d’une laïcité dynamique et intégratrice, plutôt que la crainte paralysante d’un amalgame que la population française dans son immense majorité ne pratique pas et la propagation d’une laïcité de compromission, dont elle ne veut pas.

Laurence Marchand-Taillade, présidente de l’Observatoire de la laïcité du Val d’Oise, et Mohamed Sifaoui

Pour signer la pétition

Pour comprendre qui est le CCIF

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Autre initiative, venant de membres de l’Observatoire

Le 11 janvier 2016
Communiqué de Jean GLAVANY, Patrick KESSEL, Françoise LABORDE

« La réaction du Rapporteur Général de l’Observatoire de la Laïcité, par Twitter, à l’interview sur France Inter de Elisabeth Badinter le 6 janvier dernier est à la fois dérisoire, risible et inacceptable.
Dérisoire et risible car le travail de ce Monsieur en matière de Laïcité, n’arrivera jamais à la cheville de celui d’Elisabeth Badinter. Un petit Monsieur qui s’attaque à une grande dame, c’est dérisoire et risible.
Mais c’est aussi inacceptable car ce Monsieur est un fonctionnaire, payé par l’argent des contribuables et tenu au devoir de réserve. Ses propos sur une intellectuelle engagée, respectable et estimable ne sont en rien acceptables.
C’est pourquoi, nous décidons de suspendre notre participation aux travaux de l’Observatoire de la Laïcité tant que le Rapporteur Général ne se sera pas excusé ou qu’il n’aura pas été désavoué.

Jean Glavany, Patrick Kessel, Françoise Laborde