« J’aimerai leur retirer le vagin ». Ce genre de tweet relève habituellement de la production littéraire d’un boutonneux prépubère dans le sous-sol de ses parents. Et bien pas du tout. L’auteur de ce tweet est féministe. Enfin c’est ce qu’elle dit, et le questionner pourrait vous valoir quelques oukases.
Archives mensuelles : janvier 2017
Une Marche pour la vie bénie par le Pape
Alors que Donald Trump s’apprête à signer un décret pour dé-subventionner le planning familial, la Marche pour la vie s’élance dans les rues de Paris, ravie de cette nouvelle.
La Marche pour la vie est un moment clef de la mobilisation des association anti-IVG. Pour ces militants, il s’agit de « promouvoir un modèle de société qui ne banalisera plus l’IVG »
Le Pape François, a salué dans une lettre aux organisateurs, le 18 janvier « cordialement les participants (…) à cette légitime manifestation en faveur de la défense de la vie humaine ».
La Marche a les moyens, puisque des pages de publicité ont été achetée dans le Figaro et Valeurs actuelles.
Au premier rang, derrière une bannière géante « IVG tous concernés », Christine Boutin, Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Méné et quelques élus mènent la Marche.
Le char derrière diffuse de la musique branchée. Des ballons de toutes les couleurs sont accrochés dessus. Un organisateur y inscrit des expressions (plus ou moins encore à la mode) telles que « swag », « frère ». Les organisateurs essaient au maximum de faire jeune. Ils invitent les participants à revêtir des vêtements de couleurs, et distribuent d’innombrables pancartes jaunes bleues ou rose fluos.
Deux jeunes femmes venus pacifiquement sur le trottoir avec un drapeau LGBT, un t-shirt « We can do it » et un papier crayonné « mon corps mes droits » sont prises à partie, leur papier aussitôt déchiré.
À la Tribune, un discours victimaire et apocalyptique est délivré : on y parle d' »enjeu de civilisation », de « privation grave du droit de parler d’avortement en France ». Les intervenants finissent tous leurs discours par une référence à Dieu : « que Dieu bénisse cette Marche », « que Dieu vous bénisse ». Des hommages au professeur Lejeune et à Jean-Paul II se succèdent. Un prêtre américain a même été dépêché pour l’occasion. Parmi les slogans on entend :
« La France catholique va disparaître »
« On va abolir la loi Veil avec l’aide de Dieu ».
Dans la Marche, un monsieur distribue une lettre ouverte au Président de la République. Il voit derrière l’avortement le « plus grand complot du gigantesque système de corruption de Bruxelles » et de « la superclasse mondiale ». Il dénonce la « république laïciste », la « lesbian and gay association, d’une puissance insoupçonnée et dont le siège est à Bruxelles », Manuel Valls qui « est influencé par les sionistes », « les francs-maçons », « la religion satanique de l’Islam gauchiste qui enlève et viole les femmes », « les illuminatifs ».
En fin de cortège, statique sur la place Denfert-Rochereau, Xavier Dor dirige une prière de rue, face aux militants de son association SOS tout petits. On y prie Marie et le Seigneur pour venir en aide.
Alain Escada arrive ensuite aux côtés de Xavier Dor, avec un prêtre en soutane pour conduire la prière.
On aperçoit dans le cortège quelques drapeaux royalistes, ou faisant référence aux rois de France. Les militants de l’Action française étaient très présents.
Parmi les personnalités présentes on a pu voir :
Phillipe de Villiers qui a longtemps fait subventionner une structure anti-IVG.
Mais aussi Émile Duport, leader des « Survivants ».
Tugdual Derville d’Alliance Vita, souvent présent dans les médias
Grégor Puppinck, directeur de l’European Centre for Law and Justice (ECJL) est aussi annoncé. Lobbyiste européen, il a, à plusieurs reprises tenté de bloquer les droits des femmes.
Jean-Marie Le Mené de la Fondation Jerôme Lejeune fait lui aussi partie des organisateurs.
Jean-Frédéric Poisson a, lui, annoncé sa participation sur twitter.
Madeleine Bazin de Jessey, soutien de François Fillon et responsable durant la campagne de la « France périphérique », a elle aussi annoncé sa participation. Elle avait confondé les Veilleurs et elle est porte-parole de Sens Commun.
On notera par ailleurs l’absence regrettée mais excusée d’Hugues Foucault qui se présente comme Maire de Bretagne et incidemment royaliste et favorable à Trump pour qui « Une société qui tue ses enfants perd son âme. »
Catherine Hervé