« J’aimerai leur retirer le vagin ». Ce genre de tweet relève habituellement de la production littéraire d’un boutonneux prépubère dans le sous-sol de ses parents. Et bien pas du tout. L’auteur de ce tweet est féministe. Enfin c’est ce qu’elle dit, et le questionner pourrait vous valoir quelques oukases.
Linda Sarsour n’est pas n’importe qui. C’est égérie et la co-organisatrice de la Marche des femmes anti-Trump. Une marche historique et nécessaire, mais qui a gêné de nombreuses féministes américaines et à l’étranger. A la tribune, ce jour-là, Linda Sarsour s’est contenté de revendiquer le succès de la marche, mais elle l’incarne depuis. Et cela risque de se retourner contre lui et toute l’opposition progressiste américaine, au moment où le monde en a le plus besoin.
Qui est Linda Sarsour ?
Dans ses tweets, Linda Sarsour n’hésite pas à dire que des enfants musulmans étaient « exécutés » aux Etats-Unis ou que la CIA était derrière chaque terroriste islamiste.
Elle mêle n’hésite pas à user de sa popularité pour promouvoir sa amis politiques. Rien de très surprenant puisque la famille de Linda Sarsour est liée au Hamas.
Quand des progressistes ont osé émettre des doutes sur le choix de cette organisatrice comme égérie pour incarner la résistance des femmes (également symbolisée par un poster de femme portant le voile), ils ont immédiatement été pris en chasse et diffamés comme « islamophobes » membres du Ku Klux Klan.
Quelques bonnes âmes ont même lancé le hashtag « Je marche avec Linda » ( #IMarchWithLinda) pour soutenir l’égérie intégriste et antiféministe.
Human Rights Watch a même relayé la campagne. Bernie Sanders l’a retweeté.
En quelques heures, « Je marche avec Linda » est devenu viral.
Les féministes ne forment pas un bloc monolithique, évidemment. Dans tous les pays, dans toutes les couches sociales il y a des débat, des empoignades. Et c’est tant mieux, c’est comme ça qu’un courant de pensée s’enrichit.
Il y a même des antiféministes qui se revendiquent féministes. On a eu celà dans les années 90, des militantes opposées à l’avortement qui se revendiquaient féministes contre méchant médecins hommes qui voulaient les avorter. Elles se revendiquaient féministes, d’où parlions-nous pour le contester ? (Ici)
Une nouvelle mode est apparue. Seules les femmes qui expérimentaient une situation pouvaient en parler. Par exemple seules les prostituées avaient le droit de parler de la prostitution. Seules les femmes voilées pouvaient parler du voile. Exit dans ce paradigme, les prostituées qui témoigneraient de ce qu’elles ont vécu, si elles ont cessé d’être prostituées. Idem, seules les femmes voilées sont habilitées à parler du voile. Exit, là aussi, les femmes musulmanes qui ne le portent pas, ou plus. Et évidemment celles qui ont été forcées à le porter.
Ce moment d’irrationalité a perduré, renforcé par d’autres postures amalgamant islam et islamisme, musulmans et islamistes, musulmans libéraux et intégristes. Cette autre posture a le vent en poupe grace à nos petites pudeurs exotiques. Elle a pris place à Washington ou elle décritorera les faibles avancées de ce monde et appliquera avec la délicatesse d’un grutier les revendications biliaires d’un peuple en colère.
Est ce une raison pour la personne qui a écrit « J’aimerai leur retirer le vagin » soit le parangon de la gauche.
Ayaan Hirsi Ali ou Linda Sarsour ?
Juste pour ceux qui l’ignorent, Ayaan Hirsi Ali, a qui Linda Sarsour voudrait retirer le vagin est une somalienne qui lutte contre l’islamisme. Enfant, elle a été excisée.
Les relativistes vous diront que toutes les exicisions ne se valent pas, que certaines sont moins violentes que d’autres. L’excision d’Ayaan Hirsi Ali fait bien partie des plus violentes. Celles dont peu de petites filles ressortent. Comme ses compagnes d’école, Ayaan Hirsi Ali a vu un jour sa vie changer. On lui a rasé totalement le clitoris. Découpé les petites lèvres et les grandes lèvres. Ensuite, on lui a cousu l’entrée du vagin jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une fine ouverture pour les écoulements menstruels. Pendant la mutilation, on a appliqué, dans son vagin de petite fille, une crème abrasive. Une crème qui a pour conséquence un rétrécissement du vagin. Elle a survécu à cela, pendant que la plupart de ses amies mourraient de septicémie. Adulte, elle a subit plusieurs opérations pour simplement arrêter de hurler quand elle urinait. Uriner. Juste uriner.
Pouvez-vous imaginer ce que signifie se tordre de douleur plusieurs fois par jours. Se rappeler du rasoir, des épines d’acacia tenant la suture ? Pouvez-vous imaginer arriver en Occident et qu’une gauche féministe et progressiste adoube comme héroïne des droits des femmes, une femme qui voudrait finir le travail.
Le grand n’importe quoi est le credo de notre temps.
Sommes-nous obligés de tous y céder ?
Le besoin de gauche est pressant face aux partisans de la vérité alternative, au prix de céder nous aussi au grand n’importe quoi ?
Est-il possible de résister en marchant avec Linda ?
Et les vraies victimes ? Doivent-elles venir avec ou sans vagin ?
Fiammetta Venner.