Raymond Burke, un cardinal de plus en plus radical

Raymond Burke a été nommé cardinal par Benoît XVI en 2010 après une ascension rapide dans la hiérarchie catholique. Depuis l’élection du Pape François, il a vu ses fonctions s’amoindrir. Sa nomination en temps que représentant du Saint-Siège auprès de l’Ordre de Malte en 2014 a été perçue comme une mise à l’écart du Vatican. Ses prises de positions ouvertement conservatrices et de plus en plus traditionalistes lui ont ensuite valu une décharge de ses responsabilités, qui a suivi le non-renouvellement de son mandat à la Congrégation pour les évêques en 2013.

Depuis, le cardinal Burke multiplie les interviews. En 2016, il se positionne politiquement en se réjouissant dans le quotidien italien Il Gionarle de l’élection de Donald Trump, en qui il voit un défenseur des valeurs de l’Eglise. Des déclarations mi-religieuses, mi-politiques qu’il réitère n 2019 lorsqu’il affirme à Rome que « résister à l’immigration musulmane est un acte de patriotisme ». Lors de la légalisation de l’IVG en Irlande en 2018, il déplore dans le quotidien polonais Sieci le manque d’investissement de Rome dans le combat contre l’avortement. Selon Burke, il est « alarmant » que les responsables du Saint-Siège ne fassent pas d’avantage entendre leur voix contre toute légalisation de l’IVG ou du mariage pour les couples de même sexe.

Il est à l’initiative en 2016 d’une lettre ouverte aux Présidents des conférences épiscopales qui accuse directement l’Eglise de dérive lors du Synode sur la famille. Il y vilipende directement la « cause homosexuelle » qui se répandrait dans le clergé, et la rapproche des actes de pédophilie recensés parmi les prêtres catholiques ces dernières années. Dans un entretien au magazine The New Emangelization en 2015, il avait accusé cette fois-ci le féminisme d’ « agresser l’Eglise », de faire tomber les hommes dans « la pornographie, la promiscuité sexuelle, l’alcool, la drogue et toute une gamme de dépendances » et d’être responsable des actes pédophiles : «  Il y a eu une période où les hommes, féminisés et confus au sujet de leur propre identité sexuelle, sont entrés dans les ordres. Malheureusement certains de ces hommes souffrant de troubles, ont abusé sexuellement de mineurs ».

Le Cardinal Burke jouit désormais d’une notoriété certaine dans les milieux catholiques ultra-conservateurs et dans les milieux classés à l’extrême-droite de l’échiquier politique. Sa relation avec le Pape François semble désormais consumée. Dernier épisode en date, en septembre 2019, lors du synode sur l’Amazonie qui concernait l’écologie et la défense des peuples indigène, Raymond Burke a publié une tribune s’érigeant contre ce sommet qui contiendrait des « hérésies ». 

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