Le contraire du « philosémitisme »

Le 8 mai 2015, le PIR (Parti des Indigènes de la République) fête ses dix ans d’existence. Invitée vedette: Angela Davis. C’est l’occasion de revenir sur l’évolution récente des positions de ce courant, et de ses compagnons de route.

Le 7 janvier 2015, douze personnes -dessinateurs et collaborateurs de Charlie hebdo, agents de police, agents de maintenance- étaient massacrées de sang froid par les frères Chérif et Saïd Kouachi.

Le 9 janvier, ce fut le tour de la policière stagiaire Clarissa Jean-Philippe puis des quatre clients juifs de l’épicerie casher de la porte de Vincennes de tomber sous les balles d’Amedy Coulibaly. Les trois assassins prétendaient agir au nom de l’islam.

Le 11 janvier, près de quatre millions de personnes manifestaient ensemble, pacifiquement, leur horreur des massacres, du fanatisme et de l’intolérance; ce fut la plus grande manifestation que la France ait connue depuis la Libération.

Les fausses notes, puis les réserves, la contre offensive enfin ne tardèrent pas. Une semaine après le massacre, Le Monde leur consacrait une double page. On y lisait qu’un « hebdo satirique n’est pas la France », et que « certains usages de la liberté d’expression sont offensants ». D’aucuns réclamaient que le « droit à l’outrance s’applique à tous », et notamment aux négationnistes (Dieudonné, sans doute un oubli, n’était pas cité). Des universitaires lançaient un définitif « Non à l’union sacrée! » (celle du 11 janvier!) laquelle, selon eux, ne servait qu’à « désamorcer les colères sociales ». Des militants du PIR, secondés par des journalistes, proclamaient: « Plus que jamais il faut combattre l’islamophobie ». Le fanatisme, le terrorisme islamiste venaient de tuer 17 personnes; à peine étaient-ils mentionnés, du bout des lèvres, dans l’un des articles: les vrais ennemis s’appelaient union sacrée et islamophobie.

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