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« J’aimerai retirer leur vagin » : une nouvelle façon d’être féministe.

« J’aimerai leur retirer le vagin ». Ce genre de tweet relève habituellement de la production littéraire d’un boutonneux prépubère dans le sous-sol de ses parents. Et bien pas du tout. L’auteur de ce tweet est féministe. Enfin c’est ce qu’elle dit, et le questionner pourrait vous valoir quelques oukases.

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Linda Sarsour n’est pas n’importe qui. C’est égérie et la co-organisatrice de la Marche des femmes anti-Trump. Une marche historique et nécessaire, mais qui a gêné de nombreuses féministes américaines et à l’étranger. A la tribune, ce jour-là, Linda Sarsour s’est contenté de revendiquer le succès de la marche, mais elle l’incarne depuis. Et cela risque de se retourner contre lui et toute l’opposition progressiste américaine, au moment où le monde en a le plus besoin.
 
Qui est Linda Sarsour ?
Dans ses tweets, Linda Sarsour n’hésite pas à dire que des enfants musulmans étaient « exécutés » aux Etats-Unis ou que la CIA était derrière chaque terroriste islamiste.
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Elle mêle n’hésite pas à user de sa popularité pour promouvoir sa amis politiques. Rien de très surprenant puisque la famille de Linda Sarsour est liée au Hamas.
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Quand des progressistes ont osé émettre des doutes sur le choix de cette organisatrice comme égérie pour incarner la résistance des femmes (également symbolisée par un poster de femme portant le voile), ils ont immédiatement été pris en chasse et diffamés comme « islamophobes » membres du Ku Klux Klan.
 
Quelques bonnes âmes ont même lancé le hashtag « Je marche avec Linda » ( #IMarchWithLinda) pour soutenir l’égérie intégriste et antiféministe.
 Human Rights Watch a même relayé la campagne.  Bernie Sanders l’a retweeté.
 
En quelques heures, « Je marche avec Linda » est devenu viral
Les féministes ne forment pas un bloc monolithique, évidemment. Dans tous les pays, dans toutes les couches sociales il y a des débat, des empoignades. Et c’est tant mieux, c’est comme ça qu’un courant de pensée s’enrichit.
Il y a même des antiféministes qui se revendiquent féministes. On a eu celà dans les années 90, des militantes opposées à l’avortement qui se revendiquaient féministes contre méchant médecins hommes qui voulaient les avorter. Elles se revendiquaient féministes, d’où parlions-nous pour le contester ? (Ici)
Une nouvelle mode est apparue. Seules les femmes qui expérimentaient une situation pouvaient en parler. Par exemple seules les prostituées avaient le droit de parler de la prostitution. Seules les femmes voilées pouvaient parler du voile. Exit dans ce paradigme, les prostituées qui témoigneraient de ce qu’elles ont vécu, si elles ont cessé d’être prostituées. Idem, seules les femmes voilées sont habilitées à parler du voile. Exit, là aussi, les femmes musulmanes qui ne le portent pas, ou plus. Et évidemment celles qui ont été forcées à le porter.
Ce moment d’irrationalité a perduré, renforcé par d’autres postures amalgamant islam et islamisme, musulmans et islamistes, musulmans libéraux et intégristes. Cette autre posture a le vent en poupe grace à nos petites pudeurs exotiques. Elle a pris place à Washington ou elle décritorera les faibles avancées de ce monde et appliquera avec la délicatesse d’un grutier les revendications biliaires d’un peuple en colère.
Est ce une raison pour la personne qui a écrit « J’aimerai leur retirer le vagin » soit le parangon de la gauche.
Ayaan Hirsi Ali ou Linda Sarsour ?
Juste pour ceux qui l’ignorent, Ayaan Hirsi Ali, a qui Linda Sarsour voudrait retirer le vagin est une somalienne qui lutte contre l’islamisme. Enfant, elle a été excisée.
Les relativistes vous diront que toutes les exicisions ne se valent pas, que certaines sont moins violentes que d’autres. L’excision d’Ayaan Hirsi Ali fait bien partie des plus violentes. Celles dont peu de petites filles ressortent. Comme ses compagnes d’école, Ayaan Hirsi Ali a vu un jour sa vie changer. On lui a rasé totalement le clitoris. Découpé les petites lèvres et les grandes lèvres. Ensuite, on lui a cousu l’entrée du vagin jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une fine ouverture pour les écoulements menstruels. Pendant la mutilation, on a appliqué, dans son vagin de petite fille, une crème abrasive. Une crème qui a pour conséquence un rétrécissement du vagin. Elle a survécu à cela, pendant que la plupart de ses amies mourraient de septicémie. Adulte, elle a subit plusieurs opérations pour simplement arrêter de hurler quand elle urinait. Uriner. Juste uriner.
 
Pouvez-vous imaginer ce que signifie se tordre de douleur plusieurs fois par jours. Se rappeler du rasoir, des épines d’acacia tenant la suture  ? Pouvez-vous imaginer arriver en Occident et qu’une gauche féministe et progressiste adoube comme héroïne des droits des femmes, une femme qui voudrait finir le travail. 
 
Le grand n’importe quoi est le credo de notre temps. 
Sommes-nous obligés de tous y céder ?
Le besoin de gauche est pressant face aux partisans de la vérité alternative, au prix de céder nous aussi au grand n’importe quoi ?
Est-il possible de résister en marchant avec Linda ?
Et les vraies victimes ? Doivent-elles venir avec ou sans vagin ?
Fiammetta Venner. 

Les laïcophobes à l’assaut de l’antiracisme

Le 18 décembre à la Bourse du travail de Saint-Denis, une myriade d’organisations souvent groupusculaires et quelques personnalités au service de l’extrême-droite islamiste vont se réunir en meeting et inverseront les rôles de l’Histoire antiraciste.

La Mairie de cette importante ville de Seine-Saint-Denis a donné quitus à l’occupation gratuite d’une salle pour ce rassemblement « contre l’islamophobie et la xénophobie à l’heure de la présidentielle ».

A première vue, il serait louable qu’une interpellation des candidat-es à des élections politiques, à fortiori l’élection présidentielle, permette toute leur attention aux revendications et aux attentes pour faire reculer le racisme et l’antisémitisme. Que des associations dites antiracistes tiennent un meeting en période pré-électorale sur ces fondements, rien de plus normal. Mais l’enjeu des acteurs en question n’est pas celui-là.

Apprêtez-vous les laïques ! Ce jour-là vous serez insultés de racistes sous l’appellation d’« islamophobes ».

Vous les féministes et vous aussi les progressistes ne manquerez pas non plus d’être accusés de lutter contre le droit des femmes, contre ce « droit » à considérer impudiques toutes femmes qui ne se drapent pas. Bref, sous couvert de la critique d’un féminisme « occidental » ou « colonial » et dans une spectaculaire perversion du langage, on vous reprochera de lutter contre le « droit » à l’oppression et à l’enfermement des femmes.

Les acteurs de ce meeting seront sur le terrain de Madjid Messaoudène, élu municipal dyonisien délégué à « la lutte contre les discriminations » qui ne rate jamais une occasion de pourfendre la douleur des Français. Comme ce jour du meurtre des enfants juifs de Toulouse par le terroriste Merah quand cet élu qui porte à l’occasion l’écharpe tricolore déclarait sur son compte Twitter : « Une tuerie ? Un deuil ? Attendez la période électorale pour mourir et Hollande et Sarkozy se rendront à votre chevet ». Depuis, il ne s’est jamais ravisé et en a toujours rajouté y compris pour s’en prendre aux policiers qui ont neutralisé les terroristes du « 13 novembre » logés dans sa ville.

Plus consistants, le CCIF (Collectif Contre l’islamophobie en France), le PIR (Parti des Indigènes de la République), le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) et leurs acolytes élaborent donc une approche islamiste pour la campagne présidentielle. Des meetings antiracistes, j’en ai organisés des dizaines avec d’autres militants sincères qui portaient une idée ouverte et fraternelle de la France. Un mouvement antiraciste qui ne trie, ni ne se désintéresse des droits des femmes et du combat si permanent contre l’antisémitisme, ici occulté dira-t-on par un doux euphémisme.

D’ailleurs, pour ce qui est de leur « féminisme », il se résume uniquement à ce « droit » d’adopter les variantes des uniformes islamistes qui leur sont assignées par des prédicateurs proches de plusieurs associations organisatrices. D’après leurs « imams » intégristes,  si elles ne veulent pas « être responsables de leur viol, elles doivent porter le Hijab car le Hijab c’est la pudeur de la femme ». La femme non-voilée n’est-elle d’ailleurs pas « comme une pièce de deux euros qui passe de mains en mains » ?

Pas étonnant que, en ce début de mois, le CCIF et d’autres signataires tenaient meeting commun avec  des islamistes turcs dans des locaux consulaires situés en banlieue de Lyon.

Dans leur Appel actuel, nos drôles d’antiracistes critiquent avec véhémence notre état d’urgence mais n’ont rien dit aux amis du président Erdogan concernant celui qui s’abat en Turquie et qui est là-bas prétexte à purger la société civile et à emprisonner par paquets toute tête récalcitrante à la dérive islamiste et dictatoriale du régime turc. Ni sur sa loi qui a failli amnistier les  violeurs de fillettes mineures s’ils épousaient leurs victimes pour réparer « leur faute ».

Au contraire de l’objectif de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, cet « antiracisme », puisqu’il ose se nommer ainsi, va accroître différentes formes de racisme dans notre pays. C’est d’ailleurs son but ou le sous-produit collatéral accepté par cynisme.

Faire reculer le racisme avec des groupes racialistes qui  interdisent leurs réunions aux blancs et aux Juifs, c’est se soumettre aux mêmes règles « raciales » que celles du Front National. Bref, dire que ces individus et ces organisations sont antiracistes, c’est un peu comme affirmer que Donald Trump est féministe.

Responsables politiques, élus locaux, journalistes, enseignants qui vous associez à ces sinistres islamistes, vous vous rendez complices. Mais nous ne nous tairons pas.

Vous ne pouvez pas ignorer ces vidéos de Marwan Muhammad, porte-parole du CCIF,  dans lesquelles il affirme que la France de 2010 est pire que l’Allemagne des années 30.

Puisqu’il faut vous le rappeler : les lois nazies ont éliminé les Juifs de toutes responsabilités civiles, politiques et militaires, interdit aux Allemands de commercer avec eux, encouragé le saccage et le pillage de leurs biens avant de les conduire à la mort par millions.

Nos lois laïques et sur la sécurité intérieure qui interdisent tous les signes religieux à l’école et la possibilité de circuler le visage caché que vous fustigez vous sont-elles comparables ?  Vous avez bien sûr le droit d’y être opposés mais n’êtes-vous pas des criminels de la pensée antiraciste quand vous vous acoquinez au personnage mentionné plus haut et qui déclare dans cette même vidéo pour illustrer la dureté d’être musulman en France que « les femmes musulmanes se font violer le jour de l’Aïd » ?

Ce ne sont pas « des croisés » qui ont égorgé ce prêtre, assassiné ces enfants juifs dans leur école, exécuté ces journalistes et caricaturistes, mitraillé ces terrasses de cafés et de restaurants, massacré des jeunes dans une salle de spectacle… mais des terroristes islamistes qui contraignent notre pays à se protéger davantage et met tous nos concitoyens à rude épreuve.

L’Appel farfelu de ces faussaires de l’antiracisme prophétise même « la cooptation de l’extrême droite au sein du gouvernement » socialiste. La présence parmi eux de Tariq Ramadan, le prédicateur préféré des « Frères musulmans », leur donne décidément les ailes de l’outrance.

Mais comme on est toujours le traitre de quelqu’un, nos faussaires de l’antiracisme ont exclu la C.R.I (Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie) qui considère dans un communiqué fleuve que les organisateurs sont « des paternalistes blancs ». Selon la C.R.I, les « basanés » que soutiennent les organisateurs du meeting ne sont que « des indigènes bien notés par l’extrême-gauche qui a disparu des quartiers » et que lesdits organisateurs portent la responsabilité « de dégâts irréversibles puisque les réseaux soraliens et autres intégristes catholiques viennent recruter jusque dans nos mosquées ».

Ces batailles de chiffonniers de l’outrance sont dignes de celles des chapelles de l’extrême-droite, dont on ne sait jamais très bien s’il faut en rire, en pleurer ou en référer à des spécialistes de la santé mentale. L’« antiracisme islamiste » serait la nouveauté vendue par quelques responsables politiques, journalistes et intellectuels ? Non, il n’est pas une nouveauté. Il est un oxymore.

Nasser Ramdane Ferradj porte-parole du collectif TCIF « Tous Contre l’Islamisme en France – Ils n’auront pas notre silence complice »

 

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sources :

http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/islamophobie-357

http://www.ikhwan.whoswho/blog/archives/10845

https://www.facebook.com/CRIslamophobie/posts/1499708340043576

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VOILE « ISLAMIQUE » – THOMAS GUÉNOLÉ OU COMMENT ÉTOUFFER LES CRITIQUES

Il est assez étrange de répondre à un entretien développant des arguments précis par une lettre ouverte qui n’y réfère pas, mais entend les contredire en dépit de toute réalité. C’est pourtant ce qu’a fait le politologue Thomas Guénolé en défense du voile « islamique » et en opposition à l’appel au boycott des marques par Elisabeth Badinter. Ce procédé, entaché de maladresses, brille aussi par une méconnaissance consternante du sujet.

Dans une tribune parue dans le Plus de l’Obs, le politologue Thomas Guénolé, qui s’était pourtant habilement distingué face à la pasionaria indigéniste raciste Houria Bouteldja récemment dans l’émission « Ce soir ou jamais », critique la position d’Elisabeth Badinter sur le « voile islamique » en six points. Son analyse est aussi insuffisante que partisane.

Il faut revenir à la médiocrité des termes du débat sur le concept d’islamophobie pour comprendre les raisons conduisant un militant antiraciste aussi qualifié que Th. Guénolé à limer sa plume sur six points afin de discréditer la critique féministe et universaliste d’E. Badinter qui appelle à boycotter les tenues néowahhabites – résultats d’un mariage forcé par l’histoire contemporaine entre l’idéologie wahhabite et la mondialisation massive des échanges économiques.

Depuis de nombreuses années, les analyses de Caroline Fourest et Fiammetta Venner sur l’islamophobie comme outil de propagande fondamentaliste destiné à interdire toute critique de l’islam sont décriées par quelques spécialistes retors utilisant l’argument suivant : le concept d’islamophobie n’a pas été inventé par les mollahs suite à la révolution islamique d’Iran. D’une part, ce sont bien les mollahs qui l’ont remis au goût du jour en accusant les féministes de s’en prendre à l’islam. Ils en ont employé la version anglaise, car de fait le mot n’existe pas en farsi. Or les deux essayistes n’ont jamais prétendu que le terme figurait dans la langue du merveilleux Djalāl ad-Dīn Rūmī. Ce mauvais procès est lui-même destiné à interdire toute critique de l’islam le plus uniformisé et le plus rigoriste qui soit, en provenance directe des pétromonarchies du Golfe.

Thomas Guénolé, en chercheur savant désireux de poursuivre en creux ce mauvais procès, commet l’erreur de citer deux sociologues dont il ignore probablement la proximité idéologique avec le CCIF. On peut avoir un rond-de-serviette au CNRS sans pour autant s’exempter de tout militantisme politique. Pour rappel, l’ouvrage en question a été amplement critiqué dans Islamophobie, la contre-enquête. A ceci il convient d’ajouter que les administrateurs coloniaux ayant véritablement inventé le terme d’islamophobie au début du XXe siècle se sont vu emboîter le pas à la même époque par le peintre écrivain orientaliste Etienne Dinet, converti à l’islam. Il se trouve que c’est cette version-là du concept d’islamophobie, et non celle des administrateurs coloniaux, qui nourrit le combat de l’islam politique :  « Aux yeux d’Etienne Dinet et Sliman Ben Brahim, la foi musulmane et les mœurs arabes ne faisaient qu’un depuis l’origine de l’islam (…), idée qui connaît aujourd’hui une belle postérité, la définition actuelle de l’islamophobie étant précisément fondée sur cette racialisation paradoxale des musulmans, sans laquelle il serait impossible de dénoncer avec fracas le [supposé] racisme dissimulé dans l’apparente critique d’une religion. » (I. Kersimon, J.-C. Moreau, Islamophobie, la contre-enquête, p. 41.)

Reprenant au compte de son indigente démonstration la notion de « zina » (fornication), il se lance dans une exégèse du Coran, lequel ne prescrit le couvrement des femmes que dans sa lecture la plus fondamentaliste. Il s’agissait en effet, au 7e siècle, de distinguer les esclaves, butin sexuel du tout-venant, des femmes du prophète, n’appartenant qu’à lui et lui devant fidélité. Ce pourquoi ce voile censément « islamique » a toujours été le marqueur identitaire d’un islam de conquête et ce pourquoi, partout où l’islam politique est parvenu au pouvoir, l’une de ses premières mesures a été de voiler les femmes et de réprimer celles qui résistaient à cette injonction. Le voilement des femmes n’est pas une prescription religieuse, mais bien l’étendard d’une réislamisation de la jeunesse musulmane par l’islam le plus déculturé et le plus liberticide. Dès lors, la stratégie d’évitement du fond de la question consiste pour M. Guénolé à prendre pour exemples deux pays à majorité musulmane où les femmes travaillent : il ne sera donc, dans son «  décryptage », jamais question de l’idéologie néo-wahhabite promue sous nos latitudes par le fréro-salafisme. Quand bien même M. Guénolé saurait de quoi il parle, est-ce parce que le Coran prescrit l’esclavage sexuel et la condamnation à mort des « infidèles » et des apostats qu’il serait bel et bon de les défendre de nos jours, et d’admettre le bon droit de ceux qui les pratiquent où ils sévissent, en particulier sous la domination de l’État islamique ? Quid de tous ceux, musulmans et non-musulmans, qui risquent leur vie en luttant contre une telle barbarie, physique, mais aussi idéologique ?

C’est tout le sens de l’engagement d’Elisabeth Badinter qui, par parenthèse, n’a jamais proclamé qu’il « ne faut plus avoir peur d’être islamophobe  » , mais qu’il « ne faut plus avoir peur d’être traité d’islamophobe ». Elle rappelle à juste titre, dans l’entretien incriminé donné au Monde, l’universalisme de sa position, qui s’oppose aux tolérances ubuesques d’une gauche tétanisée par le relativisme culturel : « Au début des années 1980, j’ai vivement critiqué la défense du droit à l’excision et à la polygamie sur le sol français par Danielle Mitterrand. Pour l’épouse du président, cette permission était le signe d’une tolérance supplémentaire, voire d’un progrès de la démocratie  : nous sommes capables de respecter croyances et traditions des autres cultures. Une partie de la gauche a baissé la garde devant les souffrances des victimes de ces pratiques. Mais à ce moment-là, la majorité des féministes trouvaient aberrant que l’on puisse accepter d’exciser des petites filles. »

Arguer de la loi de 1905 comme s’y livre ensuite M. Guénolé dans des arguties aussi visiblement jubilatoire pour tous les partisans de ce relativisme défendant l’auto-exclusion ségrégationniste des femmes « musulmanes » (la majorité d’entre elles ne souffrant d’ailleurs pas d’être ainsi assignées à prouver leur « bonne islamité ») que vaine étant donné l’absence de prescription religieuse finit de discréditer sa réponse.

On l’aimait mieux face à Houria.

Isabelle Kersimon

Que se passe t-il au Planning Familial ?

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Des motions très inquiétantes ont été présentées au Congrès du Mouvement Français pour le Planning familial. Il est question de se tourner vers un « féminisme non excluant ». Il existe donc un « féminisme excluant ». Lequel ? Le féminisme universaliste et laïque serait-il visé ? Il est surtout beaucoup question de refuser le « sécuritaire » (quel rapport entre la lutte anti-terroriste et le Planning ?), d’éviter les « regards surplombants » et la « hiérarchie des cultures »… Le discours indigéniste et relativiste contamine déjà la gauche radicale, il a dévoré une partie de la Ligue de l’enseignement, fait renoncer quelques associations féministes à défendre la laïcité, et cherche à s’infiltrer dans les luttes sociales en cours. S’il devait retourner une institution aussi importante que le Planning familial et influencer ses pratiques, ce serait tout simplement alarmant. Merci aux équipes du Planning de nous rassurer ou de nous éclairer sur l’intention de ce nouveau vocabulaire.

Caroline Fourest

Associer les droits des femmes à la famille et à l’enfance suscite de sérieuses préoccupations

COMMUNIQUE DE PRESSE du 11 FEVRIER 2016
de Danielle BOUSQUET, Chantal JOUANNO et Pascale VION

Remaniement ministériel:
Associer les droits des femmes à la famille et à l’enfance
suscite de sérieuses préoccupations

Parité au nouveau Gouvernement : nous nous en félicitons. Mais, mettre sous un même Ministère « la famille, l’enfance et les droits des femmes », n’est-ce pas enfermer les femmes dans le rôle stéréotypé qui leur est assigné depuis des siècles : celui d’épouse et de mère ?La formulation et le périmètre de ce Ministère sont d’autant plus déconcertants que, depuis 4 ans, les avancées en matière d’égalité femmes-hommes sont incontestables. La Loi sur l’égalité réelle du 4 août 2014 avait, en effet, consacré l’enracinement de l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les politiques publiques. Pour autant, tellement d’inégalités perdurent.

A cette aune-là, nous nous interrogeons sur le périmètre du Secrétariat d’Etat chargé de l’égalité réelle. Nous attendons des clarifications et des assurances du Gouvernement quant à son engagement en matière de droits des femmes et d’égalité entre les sexes.

Danielle BOUSQUET, Présidente du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes,
Chantal JOUANNO,  Présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité du Sénat
Pascale VION, Présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité du CESE

La Nausée

Difficile de décrire la nausée ressentie en voyant le buzz autour de l’article indécent du Parisien. Des faits connus des proches de Charlie, anodins ou personnels, présentés de façon étonnante, une titraille sensationnaliste, complotiste, et voilà la machine à délires relancée… Décidément, rien n’aura été épargné à la famille de Charb, ni à ses amis.

Les faits sont simples. Inquiets pour la survie du journal, Charb et d’autres dessinateurs du journal ont rencontré quelques mécènes grâce à des contacts qui n’ont rien ni de « mystérieux » ni de honteux, dans l’espoir d’obtenir des dons pour une association de soutien à Charlie (sans lien avec la trésorerie et donc en dehors du journal, pour préserver son indépendance). Cela n’a rien donné. Par contre, la souscription que Charb avait lancée auprès des lecteurs a marché. Le journal allait mieux.

Cela n’a évidemment rien avoir avec l’attentat. Pas plus que l’histoire au domicile de Charb, qui n’est pas un cambriolage.

A quoi rime cet étalage de faits tronqués, sortis de leur contexte, sans liens entre eux ?

Je suis sûre que l’un des clients de l’Hyper Casher a aussi croisé, sans doute, une fois dans sa vie, un mécène, peut-être même un mécène du « Proche Orient ». L’une des victimes décédées a peut-être eu aussi un proche venu récupérer des affaires à son appartement sans le dire à d’autres…

De là à penser que l’hyper Casher est un complot financier impliquant des mécènes du « Proche Orient » (pourquoi pas un coup du Mossad tant qu’on y est ?)…

De là à formuler l’hypothèse que la piste islamiste n’est qu’une « thèse »… Comme si Coulibaly n’était pas islamiste, comme s’il n’avait pas prêté allégeance à l’Etat islamique, comme s’il n’avait pas de compagne ayant fui en Syrie pour rejoindre l’organisation terroriste, comme s’il ne connaissait pas les frères Kouachi, comme s’ils n’étaient pas non plus islamistes, comme si aucun d’eux n’avaient tué ceux qu’il ont tués…

Même si nous en savons déjà beaucoup, on a le droit d’exiger toujours plus de détails sur l’enquête. De là à déclarer que « la vérité est encore loin », il y a un pas que des êtres très malheureux peuvent franchir dans l’intimité de leur détresse, mais pas en public. Pas dans la rubrique « faits divers » de journaux assoiffés de rumeurs.

La sanction est cruelle. Régaler ceux qui rêvent de disculper les terroristes ayant assassiné nos amis. Nourrir le cerveau malade de ceux qui dansent, depuis le premier jour, sur les cadavres de ceux qu’on pleure.

Caroline Fourest

Lettre ouverte aux néo-communautaristes

Marre de votre indifférence, de votre connivence, de votre condescendance !!!

Nous, Françaises de culture musulmane, féministes, sommes contre tous les fanatismes religieux, contre toute forme de discriminations racistes et sexistes. Nous refusons de disparaître sous le voile, ce symbole patriarcal de siècles révolus, devenu le porte-drapeau de l’islamisme radical. Pour toutes les femmes, nous revendiquons les mêmes droits à l’égalité qui nous libèrent de l’archaïsme religieux et des coutumes contraignantes.
Nous sommes solidaires de nos sœurs en Terres d’Islam qui, elles, n’ont d’autre choix que de s’affubler de burqa ou de niqab… et nous gardons douloureusement en mémoire les jeunes filles, qui par leur refus de se voiler, l’ont parfois payé de leur vie.

Marre de votre indifférence !
Au nom de la liberté, vous nous livrez au patriarcat le plus implacable de notre temps. Vous faites abstraction de la dangerosité de l’islam radical et refusez de voir la réalité économique et sociale de leur propagande. Vous refusez d’entendre leurs objectifs proclamés pourtant haut et fort.
Votre vision complice favorise le prosélytisme de l’idéologie des extrémistes religieux que nous et nos enfants endurons quotidiennement dans nos quartiers.
Au nom de la tolérance, vous nous condamnez à être des citoyennes de seconde zone, alors que nous sommes en droit d’être égales dans une France dont les valeurs universelles -faut-il le rappeler ?- sont combattues par les islamistes.
Vous nous confinez dans un communautarisme réducteur qui a été importé et dans lequel nous ne nous reconnaissons pas. Nous le vivons comme une forme de racisme.

Marre de votre connivence !
Vous définissez notre identité dans son aspect le plus rétrograde et niez sciemment les acquis de nos luttes qui font partie de notre Histoire.
Vous assimilez à une minorité islamiste l’ensemble des musulmans qui pratiquent paisiblement leur religion. Par cet amalgame, vous instrumentalisez cette majorité pour accréditer le fanatisme.
Vous offrez complaisamment vos médias aux femmes voilées qui proclament leur « choix ». Vous négligez l’embrigadement dont une majorité est victime, comme vous refusez de voir la complicité active d’une minorité d’entre elles. Pourtant, vous n’ignorez pas que la première action des « djihadistes » qui s’emparent d’un village de par le monde est de voiler les femmes, quelles que soient leurs croyances.

Marre de votre condescendance !
Vous méprisez le combat des femmes de culture musulmane de nombreux pays qui se sont affranchies du voile au nom de la liberté, de l’égalité et de la dignité et par la même celui des Françaises d’origine maghrébine qui, pour vous, ne peuvent accéder aux mêmes droits que les autres citoyennes. D’ailleurs vous les appelez les « occidentalisées » pour mieux les marginaliser et disqualifier leur combat.
Vous détournez l’Histoire pour cautionner le voile qui n’est réapparu en nombre croissant qu’avec l’islamisme politique.
Vous négligez les analyses des intellectuels de culture arabo-musulmane qui condamnent la vision dévoyée de l’Islam et « agissent pour créer un esprit incitant à la défense élémentaire des droits humains » (Abdelwahab Meddeb).

Qui tire profit du retour en force du voile ?

femmesansvoile@gmail.com 

Ce collectif appelle à un rassemblement le 10 juillet 2015, place de la République à Paris, à partir de18h, à l’occasion de « La Journée mondiale des femmes sans voiles »

http://www.gaucherepublicaine.org/combat-feministe/lettre-ouverte-aux-neo-communautaristes/7396405

Samuel Mayol : « L’Université, territoire sacrifié de la laïcité ? » (Colloque du CLR, 30 mai 15)

Chers amis,

Je commencerai mon exposé en vous citant un célèbre président d’université : « Concernant la laïcité, je ne vois vraiment pas l’intérêt de faire une loi quand il n’y a ni demande, ni problème. »

Comment ne pas voir que la situation au sein des universités françaises est aujourd’hui inquiétante. Et malheureusement les évènements survenus à l’IUT de Saint-Denis au cours de l’année 2014, tout comme à Sciences Po Aix, à la Sorbonne, à l’université Paris X Nanterre ou à l’université Paris 13, depuis cette rentrée universitaire ont mis en avant cette réalité et ne sont finalement que symptomatiques de ce qui se passe réellement au sein des universités françaises. Les faibles soutiens apportés à la communauté universitaire montrent à quel point, à tous les niveaux de l’état et du monde universitaire, cette question, certes sensible, n’est en réalité pas abordée avec l’importance qu’elle mérite et le courage qu’elle nécessite. Tout semble nous faire croire qu’on n’a pas évalué ou qu’on ne veut pas évaluer l’ampleur de la situation.

Les contentieux sont de plus en plus nombreux et concernent tous les secteurs de la vie universitaire, qu’il s’agisse de demandes de dérogations pour justifier une absence, du port de signes d’appartenance religieuse, d’actes de prosélytisme, de la récusation de la mixité tant au niveau des étudiants que des enseignants, de la contestation du contenu des enseignements, de l’exigence de respect des interdits alimentaires, de l’octroi de lieux de cultes ou de locaux de réunion à usage communautaire.

La liste s’enrichit régulièrement de revendications nouvelles et surtout les cas de conflits se multiplient. Il est temps d’admettre au moins en cette période de débats, que la situation est réelle et que le débat mérite clairement d’être posé et qu’il ne s’agit pas, à l’instar de ce que disent certains, d’un débat stérile.

Refuser de voir les problèmes en face, de poser le débat, d’établir le diagnostic, et d’y apporter des solutions, c’est une attitude tout autant irresponsable que suicidaire. Les tergiversations que nous avons connu pendant quinze ans pour aboutir finalement à une loi en 2004 pour les collèges et les lycées doivent nous servir de leçons pour ne pas reproduite une telle erreur.

Alors que de nombreuses personnes continuent à me dire et à clamer que les évènements de l’IUT de Saint-Denis ne sont que des faits divers, je souhaite ici revenir sur des évènements que j’ai eu à gérer en tant que directeur d’un IUT.

Tout d’abord, je souhaite dire à quel point l’IUT de Saint Denis est un joyau de l’enseignement supérieur. Composé de 2000 étudiants, l’IUT de Saint Denis, au cœur de son territoire est particulièrement fier de participer activement depuis 1969 à l’insertion professionnelle de jeunes issus de ce territoire. Particulièrement soucieux de favoriser l’ascension sociale de nos étudiants, les équipes administratives et pédagogiques d’un des plus importants IUT de France ne ménagent pas leurs peines pour mener à bien notre mission de service public, convaincus de faire le maximum pour nos étudiants. Vous aurez compris à quel point c’est une fierté pour moi de diriger cette magnifique institution que certains veulent pourtant anéantir depuis l’année universitaire dernière.

Divers problèmes se sont posés à moi et chacun à leur niveau interpellent sur le respect de la laïcité au sein de nos institutions. Les dysfonctionnements que j’avais dénoncés dès le mois de novembre 2013 et pour lesquels j’ai mis en place les mesures nécessaires afin de les résoudre ont donné lieu à un rapport de l’inspection générale des services.

On peut tout d’abord parler d’entraves réelles à la laïcité. Outre la vente de sandwiches Hallal à laquelle j’ai mis fin dès le mois de novembre 2012, je me trouve confronté à la découverte d’une salle de prière clandestine comprenant une trentaine de tapis. A l’origine de ces entraves, une association étudiante qui obtient l’autorisation de ce commerce par les responsables même de l’université. Je décide bien entendu de mettre fin à cette vente de sandwiches entre autre pour des raisons évidentes de respect de la laïcité. Ce dernier point doit ici, collectivement nous interpeller lorsque des étudiantes subissent des pressions si elles n’achètent pas les sandwiches hallal de cette association. Dans ce cas précis, une laïcité respectée au sein des universités protège les étudiantes.

A l’heure où je vous parle, cette association, désormais exclue de l’IUT, a encore droit de citer au sein même de mon université d’appartenance. Comment une institution comme la notre peut elle manquer autant de cohérence.
Cette même association avait détourné le local qui lui était attribué en salle de prière. Sans le savoir, j’ai souhaité récupérer les clés de ce local pour le partager équitablement avec d’autres associations étudiantes. Ce jour là, le 3 février 2014, l’IUT se trouve confronté à une alerte à la bombe : 2000 étudiants, 200 enseignants, 100 personnels administratifs à évacuer. Le tramway est dévié, le bureau de poste à proximité est évacué, la place du 8 mai est bouclée. Et c’est au moment où on fouille l’IUT que la salle est découverte.

On peut ensuite évoquer des problèmes de communautarismes avérés au sein d’un des départements. Des faux enseignants vacataires, de faux diplômes délivrés, des heures de cours non justifiées, des cours non assurés, des matières factices, des enseignantes malmenées, humiliées voire insultées, des étudiants méprisés. Au final, près de 196000 euros auraient été détournés si je n’avais pas stoppé cette situation inacceptable.

Lorsque le rapport de l’IGAENR [Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la Recherche] permet lui même d’établir les liens entre les deux parties de cette affaire, on constate alors que la laïcité est en fait mise à mal sous différentes formes. Et si cela se passe ainsi au sein de mon établissement ne nous leurrons pas, cela peut bien entendu arriver dans d’autres établissements.

Mes interventions, le soutien réel des étudiants et des enseignants dans mon combat pour assainir une situation scandaleuse ont donné lieu à un certain nombre d’intimidations dont j’ai été victime entre le 31 janvier et le 15 mai 2014 : pneus de mon véhicule dégonflés et crevés, quinze lettres de menaces de mort. Le 21 mai 2014, j’ai été victime d’une agression physique.

Mi-décembre, les menaces reprennent : je reçois deux livres rédigés en langue arabe et ornés d’une tête de mort. Plus récemment, à la suite des terribles événements des 7, 8 et 9 janvier, je reçois à trois reprises la une photocopiée de Charlie Hebdo « tout est pardonné » avec cette inscription complémentaire « pas partout, en tout cas pas à l’IUT ». Puis je reçois une impression de mon portrait avec les yeux crevés.

Dernièrement encore, des paliers ont été franchis. Ma voiture a été endommagée le 22 avril dernier dans le parking de mon immeuble. Vitre cassée et deux feuilles posées sur les deux sièges avant avec le mot « Mort » écrit dessus.
Le 17 mai, 7 collègues reçoivent des sms de menace avéré de mort, couplé avec une allusion antisémite notoire. N’ayant visiblement pas réussi à me décourager avec 30 menaces de mort en 1 an et demi, on s’attaque maintenant à ceux qui au sein de l’IUT m’ont aidé à révéler la gravité de la situation. Et je tiens à souligner ici le rôle déterminant de mon ami Florent Tetard, ici présent, membre du conseil d’administration de l’IUT et de l’Université et que j’avais moi même nommé à la tête de la commission financière de l’IUT. Son rôle et son soutien sans faille ont été déterminants.

Il semble clair que ces intimidations répétées, ont pour mission de me faire peur, de semer la terreur, de me faire céder, de me faire abdiquer, de m’obliger à lâcher le combat pour en définitive capituler.

Fort du soutien sans faille de mes collègues, de mes étudiants dont le rôle a été déterminant, et bien entendu du soutien quotidien réconfortant de ma femme, de mes enfants et de ma famille, à aucun moment je n’ai songé abandonné. Et pourtant notre vie est devenue un enfer depuis ces évènements : changement de voiture hebdomadaire, changement de place de parking, changement de boîtes au lettres, changement d’horaires et d’itinéraire pour aller travailler. A ceux qui ne sont pas encore convaincus, je leur demanderai s’ils accepteraient de contraindre leurs enfants à ne plus sortir avec une baby-sitter dans la rue, à limiter les sorties scolaires, à vivre les volets fermés, à ne plus aller dans le parking sans la présence d’un voisin, à rentrer chez soi le soir accompagné par les forces de police. Tout cela s’impose à moi et de fait à ma famille depuis un an. Et le plus dur est encore de trouver les mots pour rassurer mon enfant de 9 ans qui me demande pourquoi je suis menacé, l’ayant lui-même appris à l’école, ou encore trouver les explications quand mon autre enfant de 3 ans se demande pourquoi son papa se cache dans la salle de bain pour pleurer.

Beaucoup auraient arrêté ou capitulé et il m’est parfois arrivé de demander à ma femme Anne, ici présente, et que je tiens à remercier si elle souhaitait que j’arrête tout.

Me répondant systématiquement par la négative, elle doit être autant que moi imprégnée des valeurs de la République qui doivent être défendues partout et j’avais presque envie de dire surtout au sein des universités dont j’ai rappelé au début de mon intervention à quel point elle a un rôle important dans la construction d’une société plus égalitaire.

Et pourtant en faisant tout cela, alors que je n’ai le sentiment de n’agir qu’en citoyen souhaitant défendre les valeurs de la République, c’est un procès en islamophobie qui m’est fait. On essaie de me salir, de me dénigrer et de me faire passer pour un raciste. On invoque même sur les réseaux sociaux une « chasse aux arabes » orchestrée par le directeur de l’IUT. Vraisemblablement un des plus fervents militants anti raciste de cet IUT, j’avoue que l’attaque m’a souvent affectée. Et finalement celle qui m’a le plus rassuré sur l’image que je renvoie sur ce sujet est une mes étudiantes : Naïma.

Il y a à peine 3 mois, une de mes étudiantes portant le voile se présente en cours et se met au premier rang. Alors que je commence mon cours, elle se lève et ôte son voile. Me voyant étonné, elle décide de prendre la parole en disant qu’elle soutien mon action dans l’IUT, qu’elle connaît mes positions et mes valeurs, qu’elle sait à quel point je me préoccupe de mes étudiants et qu’elle souhaite juste retirer son voile une fois pour me témoigner son soutien.

Tout au long de cette crise, J’ai tout mis en œuvre pour apaiser la situation au sein de mon IUT et en aucun cas je n’ai cédé aux nombreuses tentatives d’intimidation.

Alors qu’on était dans une rupture de service public avérée au sein de ce département, mon seul et unique objectif a été de gérer l’IUT dans le cadre des textes en vigueur, des instances officielles, des options prises par le conseil d’administration de l’IUT et dans le strict respect de la loi.

Depuis un an, j’en appelle les pouvoirs publics à ne pas déconsidérer la situation que nous vivons à l’IUT de Saint Denis. Là aussi, il a fallu user de patience et de détermination mais je suis heureux de vous annoncer que la ministre elle-même se préoccupe aujourd’hui personnellement de notre situation et a commencé à prendre les mesures nécessaires pour nous aider à finaliser le travail d’assainissement que collectivement nous avons entrepris.

Certains ont souhaité anéantir l’IUT de Saint Denis mais en vain. Plus que jamais, nous irons de l’avant, nous nous tournerons vers l’avenir, nous proposerons nos formations à nos futurs étudiants. Afin de bien signifier à ses détracteurs que notre IUT est toujours debout, je vous invite tous le 11 juin prochain à un magnifique colloque que nous organisons à l’IUT de Saint Denis et dont le thème est : « changeons d’époque : la force non violente ». Plus nous serons nombreux ce jour là, plus nous montrerons que nous sommes encore en vie.

Mes amis, c’est dans l’enseignement supérieur que se joue pour une bonne part l’avenir de la société. L’Université est une chance pour le développement des savoirs fondamentaux, pour la recherche, pour notre rayonnement international, pour notre développement économique.

Nos universités et nos grandes écoles ont été longtemps des lieux dans lesquels et grâce auxquels l’ascenseur social fonctionnait. Elles ont largement contribué au rayonnement scientifique de notre pays.
 Alors qu’on évoque l’émergence d’une « société de la connaissance », nos universités, plus que toute autre institution doivent être le vecteur de cette cohésion républicaine, car elle s’adresse précisément à des adultes. De par leur maturité, leur niveau intellectuel, leur niveau d’études, les étudiants devraient être en mesure de comprendre que l’université, lieu d’échange de savoir, de débats, de réflexions, de recherches est par essence un lieu d’ouverture sur d’autres personnes, sur d’autres savoirs, sur d’autres théories. A ce titre là, toute volonté de repli sur soi, sur sa religion, sur ses opinions, sur sa communauté est antinomique avec ce qui fait l’essence même de l’université française.

Si l’université doit donc contribuer au développement personnel des étudiants et être le lieu de la démocratisation du savoir, le comportement de certains étudiants vise précisément à refuser certains de ces savoirs, à imposer leurs visions de la connaissance, souvent d’ailleurs en contradiction avec les théoriciens et chercheurs.

Une nouvelle fois, l’Université française est à un tournant de son histoire. Au moment où se pose la question de son avenir, il me semble essentiel de se poser à nouveau la question de sa mission.

L’université doit, en intégrant pleinement et à tous les niveaux la grande diversité des savoirs, qu’ils soient académiques ou techniques, être le fondement de la cohésion de notre société.
 Et à ce titre, la Laïcité est le socle indispensable à cette cohésion.
Ne pas comprendre ou admettre que la laïcité doit s’appliquer pleinement au sein des universités, c’est prendre résolument le risque de créer une société fractionnée, communautariste, ghettoïsée. C’est alors le modèle de société à la française qui sera remis en cause. Les conséquences ne seront pas internes à l’université, mais généralisée à l’ensemble de notre société.

Je terminerai par une citation de Roger Cousinet et que je fais mienne depuis un an : « si nous étions décourageables, il y a longtemps que nous serions découragés ».
Vous aurez compris, mes amis, que je ne céderai pas et irai au bout de mon combat car pour moi, la laïcité est le ciment d’un vivre ensemble apaisé et surtout d’une société fraternelle.

http://www.laicite-republique.org/samuel-mayol-l-universite.html

Ces progressistes qui crachent sur les morts du 7 janvier

Nous sommes le 5 mars et à ma connaissance, contrairement à EELV, le Parti communiste Français n’a toujours pas retiré sa signature d’un appel à une manifestation « contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire » en compagnie d’organisation intégristes ou proches des Frères musulmans comme l’UOIF, Présence musulmane, le CCIF (qui classe tout propos laïque comme « islamophobes »), le Parti des Indigènes de la République, les Indivisibles, Oumma.com, Junta islamica (indiquée seulement sur le tract)…

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Que le NPA et ATTAC maintiennent leur signature, cela ne surprendra personne. Il y a longtemps que ces deux organisations ont cédé aux alliances douteuses sous prétexte de séduire « les quartiers populaires » (réduits à leur seule expression religieuse et réactionnaire). L’alliance nouée avec Tariq Ramadan lors de différents Forum Sociaux n’a fait que transformer certains ateliers altermondialistes en tribunes intégristes, tout en faisant fuir les plus progressistes… Ce n’est pas un hasard si ces deux organisations sont en perte d’adhérents et de dynamique, totalement décrédibilisées, dans une période où la critique du capitalisme financier est pourtant plus partagée et a besoin d’eux.

Mais que fait le PCF ? Quand j’ai vu sa signature au bas de cet appel, j’ai cru au dérapage d’une section. Quelques jours plus tôt, nous étions entourés de militants du PCF pour enterrer Charb. Dans les travées, il n’y avait pas assez d’agents pour nous protéger. Il n’y en a toujours pas assez. Les équipes de protection sont débordées par le nombre de cibles à abattre, d’amis menacés, en pleine explosion… C’est pourtant « le sécuritaire » que le PCF rend responsable de ce « climat de guerre », pas le terrorisme, en compagne d’organisation islamistes.

L’UOIF, avec qui ils signent, a milité contre le mariage pour tous, porté plainte contre Charlie Hebdo lors de l’affaire des caricatures et son théologien de référence, Youssef al Qaradawi, propose de brûler les homosexuels et autorise les attentats kamikazes contre les Juifs…

C’est avec eux qu’ils veulent donc combattre l’« islamophobie » : ce concept fumeux confondant racisme et blasphème, transformant tout laïque en cible, que Charb dénonce dans son dernier livre (1). Faut-il rappeler qu’il paraîtra à titre posthume ?

 

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En signant cet appel, le PCF crache sur sa tombe et celle des victimes de l’attentat du 7 janvier. Odieux. Comme l’est la signature d’un collectif se revendiquant du Front de gauche (le Parti de Gauche n’a pas signé en tant que parti) : « Ensemble ».

« Ensemble » contre le fait de nous protéger ? « Ensemble » pour nous traiter d’ « islamophobes » ? « Ensemble » pour refuser le droit au blasphème ? « Ensemble » pour légitimer l’intégrisme et l’extrême droite musulmane ? « Ensemble » pour refuser de soutenir Charlie Hebdo comme l’a fait le Parti des Indigènes de la République au lendemain de l’incendie du journal en 2011 ? « Ensemble » pour demander au Qatar de racheter Charlie Hebdo pour éviter les caricatures blasphématrices envers Mahomet comme l’a fait Les Indivisibles à la même période ?

En tout cas, les Indigènes de la République et les Indivisibles ont eu bien raison d’attaquer physiquement la conférence que le PCF m’avait demandé de donner à la « Fête de l’humanité » sur l’extrême droite il y a trois ans. Le SO a eu si peur qu’on m’a escorté vers la sortie. Depuis, je n’ai plus été invitée à la fête de l’Huma mais le PCF signe avec ces adversaires de Charlie, juste après l’attentat, contre « l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire ».

La prochaine étape, c’est quoi, nous traiter de « sales pédés » et nous jeter du haut d’un mur ? Tenir la kalachnikov ?

Caroline Fourest

(1) « Lettres aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des communautaristes et des racistes », Charb, Les Echappés.

 

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Soutien féministe à Frederique Calandra, maire du 20e arrondissement

Nous soutenons la décision prise par Mme Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement de Paris, d’annuler les débats prévus pour le 8 mars[1]

 

Ces débats avaient en effet été organisés de manière à ne laisser la parole qu’à une seule vision politique, un féminisme controversé qui partage les idées du Parti des Indigènes de la République. Cette vision disqualifie les valeurs de la citoyenneté démocratique et le féminisme universaliste  au prétexte qu’ils seraient portés par des « blancs occidentaux ». Il dévalorise du même coup les luttes féministes pour l’accès aux droits humains, à l’égalité et à la liberté, qui se développent dans d’autres pays (hors Occident)

 

Une telle position enferme les individus dans des assignations identitaires et va à l’encontre de l’idéal d’autonomie qui fonde le féminisme.

 

Des débats de cette nature ne seraient propices ni à la réflexion critique ni à la création d’une intelligence collective des questions brûlantes qui se posent à tous, femmes et hommes, français ou non, « blancs » ou non.

 

Suite aux attentats des 7, 8 et 9 janvier, il n’était pas concevable pour une institution publique, de donner la parole sans débat contradictoire, et donc de soutenir des positions politiques dont les représentantes sont au mieux restées silencieuses face à l’assassinat des journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo, des policiers et des juifs, au pire ont pris la parole pour relativiser ces crimes.

 

Nous avons toutes participé au Mouvement de libération des femmes, certaines depuis le début des années 70. Ensemble, nous saluons aujourd’hui, en mars 2015, le courage de Frédérique Calandra, une élue qui a fait preuve de cohérence par rapport aux valeurs qui nous sont communes: liberté, égalité, solidarité, laïcité.  Et nous espérons que beaucoup d’autres mairies témoigneront de la même détermination dans leur défense.

 

 

Premières signataires :

 

Catherine Deudon, photographe auteur de Un mouvement à soi : Images du mouvement des femmes, 1970-2001, 2002, Syllepse ;

Liliane Kandel, co-auteur des chroniques du « Sexisme ordinaire » (à l’initiative de Simone de Beauvoir), les Temps modernes, 1973-1983 ;

Christine Le Doaré, présidente de Sos-Homophobie de 1998 à 2002 et du Centre LGBT Paris-IdF de 2005 à 2012 ;

Claudie Lessellier, responsable du Rajfire (Collectif féministe d’action et de solidarité avec les femmes migrantes et exilées) et co-présidente de la Maison des femmes de Paris ;

Françoise Picq, auteur de Libération des femmes, quarante ans de mouvement, 2011, Dialogues ;

Nadja Ringart, co-auteur de Mouvement de Libération des Femmes : Textes premiers, 2009, Stock ;

Annie Sugier, Présidente de la Ligue internationale du Droit des Femmes, (fondée par Simone de Beauvoir ), et Vice-Présidente de la Coordination Française du Lobby Européen des Femmes (CLEF) ;

Ioana Wieder-Atherton, co-fondatrice en 1982 avec Carole Roussopoulos et Delphine Seyrig du Centre audio-visuel Simone de Beauvoir ;

Arlette Zilberg, présidente de la Commission Féminisme des Verts puis EELV (2004-2009); maire-adjointe du 20ème ardt de Paris (2001-2008)

 

Paris, le 2 mars 2015

 

 

[1] Voir son communiqué : https://www.facebook.com/frederique.calandra/posts/10153165530037948

 

La récupération de trop !

On ne peut que s’indigner d’apprendre que des associations militant activement contre la laïcité et contre l’émancipation des femmes prétendent manifester leur solidarité avec les morts de Charlie Hebdo, de l’Hyper-Cacher et des policiers qui les défendaient, en dénonçant « l’islamophobie » et le “climat de guerre sécuritaire ».

Parmi ces associations nombre d’entre elles ont dévoyé la notion de liberté en exigeant sous des prétextes religieux , le «  droit » pour les femmes et même les petites filles de respecter des prescriptions vestimentaires qui stigmatisent leur corps et développent une véritable ségrégation sexuelle en opposition avec la loi commune républicaine.

Choisir la semaine du 8 mars pour organiser un tel meeting, alors que se déroulent dans le monde et en France de multiples manifestations en faveur du droit des femmes est une véritable provocation lorsque l’on sait que c’est au nom des religions, toutes les religions, et des traditions que les droits des femmes sont le plus souvent  bafoués dans le monde.

Premières associations signataires :

 

Atlante vidéos féministes ;

Collectif Féministe « Ruptures »

Du Côté des Femmes ;

EGALE,

Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir ;

Femmes Solidaires ;

Forum Femmes méditerranée ;

LAÏCITÉ LIBERTÉ ;

Le collectif des Femmes sans voile d’Aubervilliers ;

Les efFRONTé-e-s,

Libres Mariannes ;

Ligue du Droit International des Femmes ;

Regards de Femmes ;

Réussir l’Egalité Femmes- Hommes ;

SOS Sexisme.

Un 8 mars laïque et universaliste, partout dans le monde, même dans le 20ème !

La récupération de mouvements sociaux par des forces conservatrices ou obscurantistes est une constante. En matière de féminisme, elle est parfois spectaculaire. Ce qui vient de se produire en mairie du 20eme arrondissement de Paris en est un exemple.

GARDEZ-MOI DE MES AMI-ES, MES ENNEMI-ES JE M’EN CHARGE

La maire, Frédérique Calandra, avait confié à son adjointe en charge de l’égalité Femmes/Hommes la programmation d’événements autour du 8 mars, Journée Internationale des Femmes.

Bien mal lui en a pris !

Cette élue EELV n’a pas hésité à flirter avec des idéologies éloignées de l’émancipation des femmes dont le relativisme culturel et le « féminisme dit- pro-sexe ».

Oubliant qu’elle représentait la mairie, l’élue EELV a choisi de transformer la semaine du 8 mars en semaine de promotion exclusive de thèses et personnalités particulièrement polémiques, pour la plupart engagées depuis longtemps aux côtés des Indigènes de la République (PIR), du site Les mots sont importants et dans la lutte contre la loi 2004 sur le port des signes religieux à l’école :

– Christine Delphy et Sylvie Tissot, sociologues, sont toutes deux initiatrices du premier Manifeste (2005) des Indigènes de la République ; elles sont en outre signataires du manifeste de soutien aux Y’a bon Awards décernés (pour « racisme ») à Caroline Fourest en 2012.

– Rokhaya Diallo est animatrice des Indivisibles, groupe à l’origine de ce prix.

– Ndella Paye est porte-parole d’un collectif de mères voilées militant pour l’abrogation de la circulaire Chatel.

BONJOUR LE 8 MARS !

Quelques semaines après les assassinats des journalistes de Charlie Hebdo, on peut s’étonner qu’une élue choisisse d’offrir un plateau totalement monochrome à des personnes qui ont signé un texte « contre le soutien à Charlie Hebdo » après le premier attentat de 2011.

Partout dans le monde, la Journée Internationale pour le Droit des Femmes est un moment privilégié où les féministes échangent sur leurs revendications, pratiques et stratégies d’émancipation. Militantes, chercheuses, politiques impliqué-es contre les violences sexistes et pour l’égalité entre les sexes, sont invité-es à faire le point et lancer de nouveaux programmes pour battre en brèche la domination masculine et le patriarcat.

C’est l’occasion d’une solidarité internationale avec les femmes qui se battent contre l’oppression des religions d’état ou des groupes fondamentalistes.

Aussi, détourner le 8 mars pour promouvoir des personnalités controversées parce qu’elles ne trouvent rien à redire ni aux pressions de l’arbitraire religieux imposées aux femmes, ni aux violences du système prostitutionnel, est pour le moins manipulatoire.

MÊME PAS PEUR !

Nous saluons l’annulation de cette programmation, acte lucide et courageux de la Maire du 20e arrondissement de Paris.

Nous connaissons la propension de certains groupes à confisquer la parole des féministes et des partisanes de la laïcité; et leur aptitude à se victimiser à la moindre occasion.

Nous savons la violence avec laquelle Caroline Fourest fut interdite de parole lors d’un débat sur le danger du Front National à la fête de l’Humanité.

Nous avons déjà supporté insultes et intimidations proférées par les ami-es de Rokhaya Diallo, issu-es d’un pseudo « syndicat de travailleurs du sexe » pro-système prostitutionnel.

Face à cette nouvelle tentative de récupération et de dévoiement de la Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes, nous, féministes universalistes, laïques, engagées pour l’égalité femmes/hommes, contre le racisme et l’antisémitisme, nous apportons tout notre soutien à Frédérique Calandra, maire du 20eme arrondissement de Paris.

La mise au point de la Maire du 20ème Frédérique Calandra :

https://www.facebook.com/frederique.calandra/posts/10153165530037948?fref=nf&pnref=story#

Arlette Zilberg, Christine Le Doaré

Les premières signataires, issues du Mouvement des Femmes :

Annie Sugier, Djemila Benhabib, Michèle Loup, Françoise Morvan, Monique Dental, Nadia Benmissi, Bernice Dubois, Marie-Joseph Bonnet, Jacqueline Feldman, Martine Cerf, Marieme Helie Lucas, Laure Caille, Isabelle Steyer, Nadine Bouteilly, Ana Pak, Agnès Setton, Josiane Doan, Anaïs Decans, Irène Corradin, Mair Verthuy, Sporenda…