La grande voix de Maya Surduts s’est éteinte

© Catherine Deudon

Une belle voix, rauque et forte, du féminisme vient de s’éteindre.

Maya Surduts, qui incarnait la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception), depuis plus de vingt ans,  et le Collectif national des droits des femmes,  vient de nous quitter.

Née à Riga, d’un père physicien et communiste, elle faisait partie de ces émigrés arrivés en France en 1938.

En 1948, après avoir vécu au Cap en Afrique du Sud, comme beaucoup de Juifs baltes, elle se lance dans le militantisme au sein d’une organisation sioniste, revient en France, étudie le russe et prend fait et cause pour le FLN.

En 1962, elle part aux États-Unis pour soutenir les victimes de discriminations, dans le sillage du mouvement contre la ségrégation, puis rejoint Cuba.

Elle est expulsée en septembre 1971 par le régime castriste, après y avoir vécu huit ans comme interprète et militante.

De retour en France, elle rejoint le groupe « Révolution » qui l’envoie « infiltrer » le MLAC, le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception.

C’est l’inverse qui se produit. Le féminisme devient sa révolution, son inspiration contre toutes les dominations, et ne la quittera plus. Au point de devenir l’une des figures incontournable du féminisme « lutte des classes » et institutionnel. Aucun nouveau groupe militant, parti ou ministère ne pouvait ignorer ses coups de gueule, légendaires.

À Prochoix, nous avions avec Maya une longue histoire de camaraderie, entrecoupée d’engueulades épiques. Maya pouvait être une marraine intraitable. Passé le bizutage, elle savait être une alliée et une camarade à toute épreuve. Elle forçait le respect.

Nous n’oublierons jamais qu’elle a tenu bon lorsque des groupes se disant féministes mais intégristes ont tenté d’infiltrer les organisations de gauche,  le 8 mars et le mouvement des femmes, pour mieux traiter le féminisme universaliste critique envers le voile de raciste. Maya connaissait trop bien ces ficelles pour ne pas les reconnaître et leur tenir tête.

En 2005, Maya Surduts rappelait avec  Suzy Rotman que le Mouvement  se battait « depuis la nuit des temps » contre TOUS les intégrismes. (Le Monde, 9/3/2005)

Il y a trois ans, elle avait accepté de rencontrer les féministes marxistes FEMEN, tout juste arrivées d’Ukraine, de leur parler un peu en russe et de dire ce qu’elle pensait de ce jeune mouvement pour le film « Nos seins, nos armes ».  Avec une patience et une tendresse que beaucoup de jeunes féministes élevées à la dure par Maya auraient enviées ! La sagesse guettait. Son regard, tendre, riait encore des tours que sa grosse voix pouvait jouer.

Elle nous manquera dans la lutte, toujours féroce, jamais gagnée, contre le patriarcat marié à l’obscurantisme. Pour résister aux intégristes rivalisant d’ingéniosité pour nous faire payer notre liberté ou à l’Église polonaise qui menace une fois encore le droit d’avorter.

Elle nous manquera mais nous ne manquerons pas de continuer à nous battre sur ses pas.

 

 

Une drôle de Fraternité au Barreau de Paris

Plusieurs avocats ont  créé la Fraternité du Barreau de Paris.

Ils déclarent se reconnaître ‘dans les trois grandes religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam et qui se réclament explicitement du même patriarche Abraham. « .

Ils ont « convenu ensemble de se concerter à l’effet d’oeuvrer, dans le cadre de leur profession et de la vie civile, à la lutte contre toute forme de stigmatisation ou de discrimination liées à la religion ». Comme le Blasphème par exemple ? Qu’est ce qui distinguera ce groupe des différents organismes qui luttent pour que leur religion, ou du moins leur vision du religieux soit préservée. Comme l’Agrif, la Ligue des Musulmans de France, Croyances et libertés ?

Le groupe  d’avocats est composé de Bernard CAHEN, Philippe LUCET, Carbon de SEZE et Chems-Eddine HAFIZ.

Soutien aux femmes polonaises

RASSEMBLEMENT DIMANCHE 10 AVRIL 15 HEURES, près de l’Ambassade de Pologne, sur l’esplanade des Invalides, entre la rue Talleyrand et la rue Saint Dominique.

Amenez un cintre, symbole des avortements clandestins, en signe de solidarité.

Toutes les villes peuvent organiser elles aussi un rassemblement le 10 avril en soutien aux polonaises.

L’évêque de Pontoise ne sait pas si la pédophilie est un péché

L’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, a déclaré sur la radio chrétienne RCF que la pédophilie était un mal, mais qu’ il ne “saurait pas dire” si c’était un péché.

Stanislas Lalanne a pourtant eu le temps de réfléchir à la question puisqu’il est chargé depuis d’une « cellule de veille » sur la question.

En 1999, Stanislas Lalanne n’avait pas hésité à déclarer que  l’avortement « reste objectivement, un acte très grave » (La Croix, 19 juillet 1999)

VOILE « ISLAMIQUE » – THOMAS GUÉNOLÉ OU COMMENT ÉTOUFFER LES CRITIQUES

Il est assez étrange de répondre à un entretien développant des arguments précis par une lettre ouverte qui n’y réfère pas, mais entend les contredire en dépit de toute réalité. C’est pourtant ce qu’a fait le politologue Thomas Guénolé en défense du voile « islamique » et en opposition à l’appel au boycott des marques par Elisabeth Badinter. Ce procédé, entaché de maladresses, brille aussi par une méconnaissance consternante du sujet.

Dans une tribune parue dans le Plus de l’Obs, le politologue Thomas Guénolé, qui s’était pourtant habilement distingué face à la pasionaria indigéniste raciste Houria Bouteldja récemment dans l’émission « Ce soir ou jamais », critique la position d’Elisabeth Badinter sur le « voile islamique » en six points. Son analyse est aussi insuffisante que partisane.

Il faut revenir à la médiocrité des termes du débat sur le concept d’islamophobie pour comprendre les raisons conduisant un militant antiraciste aussi qualifié que Th. Guénolé à limer sa plume sur six points afin de discréditer la critique féministe et universaliste d’E. Badinter qui appelle à boycotter les tenues néowahhabites – résultats d’un mariage forcé par l’histoire contemporaine entre l’idéologie wahhabite et la mondialisation massive des échanges économiques.

Depuis de nombreuses années, les analyses de Caroline Fourest et Fiammetta Venner sur l’islamophobie comme outil de propagande fondamentaliste destiné à interdire toute critique de l’islam sont décriées par quelques spécialistes retors utilisant l’argument suivant : le concept d’islamophobie n’a pas été inventé par les mollahs suite à la révolution islamique d’Iran. D’une part, ce sont bien les mollahs qui l’ont remis au goût du jour en accusant les féministes de s’en prendre à l’islam. Ils en ont employé la version anglaise, car de fait le mot n’existe pas en farsi. Or les deux essayistes n’ont jamais prétendu que le terme figurait dans la langue du merveilleux Djalāl ad-Dīn Rūmī. Ce mauvais procès est lui-même destiné à interdire toute critique de l’islam le plus uniformisé et le plus rigoriste qui soit, en provenance directe des pétromonarchies du Golfe.

Thomas Guénolé, en chercheur savant désireux de poursuivre en creux ce mauvais procès, commet l’erreur de citer deux sociologues dont il ignore probablement la proximité idéologique avec le CCIF. On peut avoir un rond-de-serviette au CNRS sans pour autant s’exempter de tout militantisme politique. Pour rappel, l’ouvrage en question a été amplement critiqué dans Islamophobie, la contre-enquête. A ceci il convient d’ajouter que les administrateurs coloniaux ayant véritablement inventé le terme d’islamophobie au début du XXe siècle se sont vu emboîter le pas à la même époque par le peintre écrivain orientaliste Etienne Dinet, converti à l’islam. Il se trouve que c’est cette version-là du concept d’islamophobie, et non celle des administrateurs coloniaux, qui nourrit le combat de l’islam politique :  « Aux yeux d’Etienne Dinet et Sliman Ben Brahim, la foi musulmane et les mœurs arabes ne faisaient qu’un depuis l’origine de l’islam (…), idée qui connaît aujourd’hui une belle postérité, la définition actuelle de l’islamophobie étant précisément fondée sur cette racialisation paradoxale des musulmans, sans laquelle il serait impossible de dénoncer avec fracas le [supposé] racisme dissimulé dans l’apparente critique d’une religion. » (I. Kersimon, J.-C. Moreau, Islamophobie, la contre-enquête, p. 41.)

Reprenant au compte de son indigente démonstration la notion de « zina » (fornication), il se lance dans une exégèse du Coran, lequel ne prescrit le couvrement des femmes que dans sa lecture la plus fondamentaliste. Il s’agissait en effet, au 7e siècle, de distinguer les esclaves, butin sexuel du tout-venant, des femmes du prophète, n’appartenant qu’à lui et lui devant fidélité. Ce pourquoi ce voile censément « islamique » a toujours été le marqueur identitaire d’un islam de conquête et ce pourquoi, partout où l’islam politique est parvenu au pouvoir, l’une de ses premières mesures a été de voiler les femmes et de réprimer celles qui résistaient à cette injonction. Le voilement des femmes n’est pas une prescription religieuse, mais bien l’étendard d’une réislamisation de la jeunesse musulmane par l’islam le plus déculturé et le plus liberticide. Dès lors, la stratégie d’évitement du fond de la question consiste pour M. Guénolé à prendre pour exemples deux pays à majorité musulmane où les femmes travaillent : il ne sera donc, dans son «  décryptage », jamais question de l’idéologie néo-wahhabite promue sous nos latitudes par le fréro-salafisme. Quand bien même M. Guénolé saurait de quoi il parle, est-ce parce que le Coran prescrit l’esclavage sexuel et la condamnation à mort des « infidèles » et des apostats qu’il serait bel et bon de les défendre de nos jours, et d’admettre le bon droit de ceux qui les pratiquent où ils sévissent, en particulier sous la domination de l’État islamique ? Quid de tous ceux, musulmans et non-musulmans, qui risquent leur vie en luttant contre une telle barbarie, physique, mais aussi idéologique ?

C’est tout le sens de l’engagement d’Elisabeth Badinter qui, par parenthèse, n’a jamais proclamé qu’il « ne faut plus avoir peur d’être islamophobe  » , mais qu’il « ne faut plus avoir peur d’être traité d’islamophobe ». Elle rappelle à juste titre, dans l’entretien incriminé donné au Monde, l’universalisme de sa position, qui s’oppose aux tolérances ubuesques d’une gauche tétanisée par le relativisme culturel : « Au début des années 1980, j’ai vivement critiqué la défense du droit à l’excision et à la polygamie sur le sol français par Danielle Mitterrand. Pour l’épouse du président, cette permission était le signe d’une tolérance supplémentaire, voire d’un progrès de la démocratie  : nous sommes capables de respecter croyances et traditions des autres cultures. Une partie de la gauche a baissé la garde devant les souffrances des victimes de ces pratiques. Mais à ce moment-là, la majorité des féministes trouvaient aberrant que l’on puisse accepter d’exciser des petites filles. »

Arguer de la loi de 1905 comme s’y livre ensuite M. Guénolé dans des arguties aussi visiblement jubilatoire pour tous les partisans de ce relativisme défendant l’auto-exclusion ségrégationniste des femmes « musulmanes » (la majorité d’entre elles ne souffrant d’ailleurs pas d’être ainsi assignées à prouver leur « bonne islamité ») que vaine étant donné l’absence de prescription religieuse finit de discréditer sa réponse.

On l’aimait mieux face à Houria.

Isabelle Kersimon

Que se passe t-il au Planning Familial ?

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Des motions très inquiétantes ont été présentées au Congrès du Mouvement Français pour le Planning familial. Il est question de se tourner vers un « féminisme non excluant ». Il existe donc un « féminisme excluant ». Lequel ? Le féminisme universaliste et laïque serait-il visé ? Il est surtout beaucoup question de refuser le « sécuritaire » (quel rapport entre la lutte anti-terroriste et le Planning ?), d’éviter les « regards surplombants » et la « hiérarchie des cultures »… Le discours indigéniste et relativiste contamine déjà la gauche radicale, il a dévoré une partie de la Ligue de l’enseignement, fait renoncer quelques associations féministes à défendre la laïcité, et cherche à s’infiltrer dans les luttes sociales en cours. S’il devait retourner une institution aussi importante que le Planning familial et influencer ses pratiques, ce serait tout simplement alarmant. Merci aux équipes du Planning de nous rassurer ou de nous éclairer sur l’intention de ce nouveau vocabulaire.

Caroline Fourest

S. Grzybowski (Coexister) revient sur Twitter pour défendre le voile

Alors que S. Grzybowski avait décidé de faire une diète de Twitter, il revient pour défendre le voile dans une série de messages.

 

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Pour mieux comprendre les enjeux du mouvement Coexister, son origine, ses alliances (notamment avec les Frères musulmans) et son agenda nous vous conseillons de lire l’enquête qui figure dans le dernier numéro de Prochoix disponible en librairie.

Ou sur ce lien

https://prochoix.org/pdf/coexister.prochoix.66.pdf

 

Governor McAuliffe Vetoes Bill Defunding Planned Parenthood

Virginia Governor Terry McAuliffe vetoed a measure today that would have defunded Planned Parenthood in the state.

House Bill (H.B.) 1090, which passed earlier this month, would have prohibited the Virginia Department of Health from funding health clinics that also provide abortions. As a result, the bill threatened to eliminate funding for sex education, STI testing, and family planning.

The Feminist Majority Foundation joined with reproductive rights groups across Virginia to call on Governor McAuliffe to veto H.B. 1090. Since the law’s passage, allied organizations delivered nearly 5,000 petition signatures to the Governor before his veto.

In his veto message, Governor McAuliffe said, “If we are going to build a new, more vibrant Virginia economy, we need to be opening up doors to quality, affordable health care, not closing them. I have promised to stand in the way of any and all attempts to interfere with a woman’s right to make her own health care decisions.”

“In a time when our neighboring states are rolling back the clock on civil rights and reproductive freedom, we are fortunate to have a Governor that is willing to stand firm in support of Virginia’s women and families,” said Tarina Keene, executive director of NARAL Pro-Choice Virginia. “Unfortunately, Governor McAuliffe is the only person right now standing between Virginia women and ever-increasing attacks on our rights, health, and dignity.” She continued, “Make no mistake: this bill is not an outlier. Instead, it is part of a well-documented pattern of anti-abortion legislators chipping away at Virginia women’s constitutional rights and access to health care.”

During the 2016 legislative session in Virginia, anti-abortion politicians proposed a slew of bills to limit abortion rights and compromise women’s health care. In addition to H.B. 1090, these politicians proposed a 20-week ban, a bill to create fetal rights, a measure to criminalize fetal tissue donation, and a bill that would require a person who obtains an abortion or suffers a miscarriage to arrange to bury or cremate the remains. All of these proposals were ultimately defeated.

Media Resources: Office of Governor Terry McAuliffe Veto Statement 3/29/16; Virginia’s Legislative Information System; NARAL Pro-Choice Virginia Press Release 3/29/16

Prochoix n°66 : Crise à l’Observatoire de la laïcité

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 ProChoix n°66 – Mars 2016 (Printemps)

 

• Crise à l’Observatoire de la laïcité

– L’Observatoire de la laïcité NE VOIT AUCUN problème à l’Université ! (C. Arambourou)

– L’Observatoire de la laïcité élude les problèmes dans l’enseignement supérieur (J. Glavany, P. Kessel, F. Laborde)

– Expression religieuse dans l’enseignement supérieur (Anne Hermanus)

– J.L. Bianco doit démissionner de la présidence de l’Observatoire national de la laïcité

– Pourquoi Jean-Louis Bianco a fâché tant de laïques (Caroline Fourest)

– La chasse aux laïcs est ouverte (Guy Konopnicki)

– Les quatre fautes de l’Observatoire (J. Glavany)

– Coexister ou l’ambition laïcité zéro (Fiammetta Venner)

– De la laïcité plurielle au pluriel des laïcités (Eddy Khaldi)

– Ces chercheurs fort peu laïques qui soutiennent Jean-Louis Bianco (C. Rigault)

– Darwinisme et école le cheval de foi des obscurantistes (Yves Delahaie)

– La laïcité face aux dérivesconcordataire et identitaire (Eddy Khaldi)

• Enquêtes et décryptages

– De Charlie au Bataclan. Regards internationaux sur la France (Joëlle Fiss)

– Cologne : du déni empoisonné au combat de Coq (C. Fourest)

– L’autre… Cet accusé (Sara Grand)

– Multiculturalisme et laïcité au Royaume Uni (Irène Desle)

– Le féminisme intersectionnel contre le féminisme ? (Francine Sporenda)

– Féminisme et Multiculturalisme : le conflit (Liliane Kandel)

– Du reggae altermondialiste à l’antisémitisme ? (Carla Parisi)

– Extrême droite et négationnisme font de l’entrisme en Croatie (F. Bacharach, C. Jardin)

Parution :  mars 2016 dans les bonnes librairies. 

Pour que Youtube claque la porte au sexisme

En apprenant la relaxe du rappeur Orelsan pour ses textes violents envers les femmes, nous avons décidé de nous faire justice nous-même et de sortir, sous le nom de groupe C.L.I.T une chanson droit de réponse à tous les rappeurs machistes. Le 8 mars dernier pour la journée des droits des femmes, nous avons publié un clip singeant sa chanson sexiste Saint-Valentin, en inversant les paroles afin d’offrir un miroir au sexisme. Des paroles comme « Ferme ta gueule ou tu vas t’faire Marie Trintigner » sont devenues « Ferme ta gueule ou tu vas t’faire Jacqueline Sauvager » et « Suce ma bite pour la Saint-Valentin »« Suce mon clit pour la Saint-Valentin ».
Au bout de 36h et alors qu’il approchait les 80.000 vues notre clip s’est vu supprimé de YouTube ainsi que notre page pour cause de « contenu sexuellement explicite ». 

La plateforme de rajouter :

« S’il vous plaît soyez conscient que vous êtes interdit d’accéder , de posséder ou de créer d’autres comptes Youtube. « 

Interrogé par une journaliste du Huffington Post, le représentant de Youtube n’a pas été en mesure d’expliquer clairement les raisons de notre nouveau statut de persona non grata sur Youtube.

Il est vrai que nous portons dans une séquence du clip un body noir plutôt transparent qui laisse apercevoir un bout de téton. Nos tétons seraient-ils plus subversifs que ceux de Rihanna (eux aussi visibles en transparence dans son dernier clip)? Notre tampon usagé plus choquant que de dire « J’te mets l’estocade et j’te porte le coup fatal. Sens-moi dans ton estomac, t’es belle comme une double anale. »?

Rappelons qu’Orelsan utilise dans son clip (sur Youtube depuis plusieurs années) des extraits de films pornographiques, que l’apparition de seins est autorisée par Youtube et que nos paroles ne sont que pur plagiat de celles d’Orelsan.

Visiblement notre vidéo est plus choquante d’un appel au djihad ou une exécution de l’État Islamique.

La liberté de création serait-elle sexiste?

La vidéo a été remise en ligne sur Youtube en réaction au Bad Buzz provoqué par cette censure. Néanmoins le clip est désormais interdit aux moins de 18 ans (contrairement au clip d’Orelsan). La dénonciation du sexisme serait-elle plus choquante que le sexisme lui-même?

Il est temps d’appliquer une égalité réelle entre les hommes et les femmes sur sa plateforme. Les tétons d’une femme ne sont pas plus obscènes que ceux d’un homme de même que le sexisme d’un homme n’est pas moins brutal que celui d’une femme. 

De considérer que si les hommes peuvent dire bite, couilles et sperme, les femmes devraient pouvoir dire chatte, tampons et cyprine sans être censurées.

D’arrêter de soutenir sur sa plateforme des vidéos banalisant le sexisme et la culture du viol.

De ne plus penser qu’une femme qui s’exprime mérite d’être bannie de Youtube , alors que des appels à violer, humilier et brutaliser les femmes sont toujours en ligne.

Nous demandons donc à Youtube : 

De remettre notre vidéo en accès libre, et sans restriction d’âge.

De ne pas censurer les vidéos à caractère politique, militant, féministe sous prétexte qu’elles dérangent. 

https://www.change.org/p/youtube-pour-que-youtube-claque-la-porte-au-sexisme?recruiter=31269611&utm_source=share_for_starters&utm_medium=copyLink